« Je suis Daesh. Dès que je sors, je mets le feu au commissariat. Nique Charlie. Ils ont bien travaillé nos frères. On vous a bien niqués à Paris » : le tribunal d’Amiens a considéré mercredi 30 mars que ces propos, proférés dans le cadre du commissariat de la ville, ne constituaient pas une apologie publique du terrorisme, pas plus que les inscriptions à la gloire de l’« État Islamique » que Logan Demorgny, 20 ans, avait affichées dans sa cellule de la maison d’arrêt. Ces deux enceintes ne seraient pas, ainsi que l’a plaidé avec succès Me Ghislain Fay, des lieux publics…
Come Demorgny avait également, le 12 janvier dernier, pris en otage, bâillonné et menacé d’une fourchette un codétenu (« Je m’en suis pris à Kevin parce qu’il est chrétien », a-t-il justifié) à la maison d’arrêt de la route d’Albert, le jeune homme a tout de même été condamné à deux ans de prison ferme. Ce jour-là, il avait transformé un bonnet en cagoule et avait réclamé un hélicoptère pour s’évader. Il avait aussi crié : « Vive Daesh, vive la Palestine, Allah Akbar ».
Dans son genre, il a de la suite dans les idées. Le 26 novembre 2015, quand il s’est retrouvé en garde à vue, il venait de caillasser la synagogue d’Amiens. Et la semaine prochaine, il passe en comparution immédiate à Beauvais, pour… apologie du terrorisme. Il a réitéré ses propos dans la prison isarienne où il a été transféré, après ses exploits amiénois.
« Je suis converti depuis cinq ans, avait-il expliqué aux policiers. Je lis le coran en français et en arabe phonétique. Je suis sunnite. Pour moi, il faut couper les mains des voleurs et mettre en prison les femmes qui ne sont pas voilées. Je fais cinq prières par jour et j’allais tous les jours à la mosquée d’Amiens Nord avant d’être emprisonné ». […]