« L’arnaque du siècle » n’aura finalement conservé son titre qu’une poignée d’années. Entre l’automne 2008 et le printemps 2009, l’escroquerie aux quotas de carbone avait coûté près de 2 milliards d’euros aux caisses de l’Etat, d’après les calculs de la Cour des comptes.
Un montant colossal qui lui a permis de se voir affubler du titre convoité de « casse du siècle » par la presse. Cette « performance » serait aujourd’hui détrônée par les arnaques liées aux sites illégaux de Forex (un des marchés mondiaux où s’échangent les monnaies) et d’options binaires (des instruments financiers très spéculatifs).
Selon le procureur de la République de Paris, François Molins, ces fausses plateformes en lien avec « le monde de la criminalité organisée » auraient rapporté aux escrocs près de 4 milliards d’euros sur ces six dernières années. Derrière ces sites opérant depuis Chypre ou Israël se cacheraient notamment de vieux briscards de taxe carbone issus du milieu franco-israélien selon le procureur.
Près de 360 sites douteux
Le phénomène est exponentiel. En 2010, la première liste noire de l’AMF comptait quatre noms de sites douteux. Ils seraient près de 360 aujourd’hui dans le collimateur de l’autorité.
Tous ne sont pas illégaux. Certains disposent de l’agrément de la Cysec, le régulateur boursier chypriote. Mais ce dernier n’est pas vraiment réputé pour la sévérité de ces contrôles. Et leurs pratiques commerciales seraient également douteuses : selon l’AMF, neuf clients sur dix y perdraient leur mise.
(…) Rue89