De nombreuses fédérations socialistes font face à une hémorragie de militants. La politique du gouvernement, jugée par certains trop libérale, est en cause.
Des sondages en berne, des défaites électorales, des fractures au sein de la majorité… En plus de toutes ces difficultés, le Parti socialiste est confronté à une lente hémorragie de ses militants. La baisse est sensible : on enregistre une diminution de 10 à 20 % des effectifs depuis 2012 dans plusieurs fédérations du Parti socialiste.
“En 2017, je ne pourrai même pas distribuer un tract pour appeler à voter pour le PS. Cela m’est impossible”, ajoute-t-elle. Sabrina Ghallal, toujours au parti, fulmine : “Aux régionales, des militants disaient : moi, je ne veux pas faire campagne parce qu’on m’insulte sur les marchés, dans les porte-à-porte. Et en plus, ils ont raison d’être en colère.”
Julien Jusforgues, trente ans au PS, a quitté le parti et rejoint La Nouvelle Gauche socialiste. Il déplore que “ne restent au PS que les gens qui veulent y faire carrière et qui sont dépendants économiquement, ou salariés par le PS.
C’est le cas à Paris, où la fédération du PS revendique 7 800 adhérents, un recul de 10 % depuis 2012, en Haute-Garonne (baisse de 4 384 à 3 760 en début d’année), ou encore en Isère (2 400 à 2 000) et en Loire-Atlantique (3 311 à 2 895). Cela s’aggrave dans les régions où le PS s’est retiré pour faire barrage au Front national aux régionales. “Dans le Pas-de-Calais, on est dans l’ordre de 5 000 à 6 000 militants contre 8 000“, dit un élu socialiste, sans préciser toutefois la période de référence. Mais, ajoute-t-il, “dans le département du Nord, ils sont exsangues, ils ont tout perdu, la région, etc“. […]
Du côté de la rue de Solférino, on ne s’empresse pas de fournir des chiffres récents. Le Parti socialiste revendiquait en mai 2015, au moment du congrès de Poitiers, 131 000 militants “actifs”, c’est-à-dire à jour de cotisation. “Il y a davantage de gens qui partent mais il y a aussi des arrivées“, assure un responsable socialiste […].