Déception, mal du pays, sentiment de marginalisation: de plus en plus de migrants irakiens retournent chez eux après avoir tout risqué pour tenter l’aventure en Europe. Chaque mois, ils sont des centaines à revenir au pays, la plupart avec l’assistance de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Beaucoup sont désabusés et ont dépensé toutes leurs économies, notamment pour payer des passeurs, mais tous ne regrettent pas l’aventure. “Ici, c’est comme dans le film ‘Un jour sans fin’: c’est toujours la même chose,” déclare Mourtada Hamid pour décrire Aziziyah, sa ville natale qu’il a quittée l’an dernier parmi le flot de migrants, bravant une périlleuse traversée pour frapper aux portes de l’Europe.
“Lorsque vous vous levez le matin, les rues ont toujours l’air en pagaille, les égouts n’ont pas été réparés et il n’y a de travail pour personne“, énumère-t-il. (…)
Mourtada, un jeune homme de 26 ans au sourire éclatant, se souvient de l’architecture, des rues propres et des beaux jardins publics d’Erlangen, en Bavière (sud de l’Allemagne), où l’a conduit son périple.
“J’avais une petite amie de Bosnie. C’était amusant pendant un certain temps, nous avons profité de la vie nocturne“, raconte-t-il.
Son frère Moustafa est plus amer. “J’ai dépensé tout mon argent et la nourriture était immangeable“, souffle-t-il. “Là bas, tout coûte les yeux de la tête. Les cigarettes les moins chères valent six euros le paquet. J’ai dû me mettre aux roulées”, dit ce diplômé en chimie âgé de 29 ans.
Mais surtout, Moustafa qui rêvait de cours de langue et d’accompagnement professionnel, a eu le sentiment de ne jamais avoir été accueilli en Allemagne. “La nuit, vous vivez avec la peur d’être arrêté ou de vous faire agresser par ces espèces de nazis qui n’aiment pas les réfugiés“, raconte-t-il. […]
Merci à cathyB