Fdesouche

Pour avoir refusé de raccourcir leur barbe, quatre agents de sûreté, qui se revendiquent musulmans pratiquants, avaient été licenciés pour faute grave par Securitas Transport Aviation. Le jugement sera rendu le 17 juin.

Accusée de discrimination religieuse, l’entreprise Securitas a défendu vendredi devant les prud’hommes, au nom de la laïcité, sa décision de licencier après les attentats du 13 novembre quatre agents de sûreté à l’aéroport d’Orly, qui avaient refusé de raccourcir leur barbe.

Une semaine après les attentats, une vingtaine d’agents de sûreté, personnels chargés de scanner les passagers avant leur embarquement, sont convoqués par leur employeur, Securitas Transport Aviation Security (STAS). La filiale du numéro un européen des services de sécurité leur enjoint de se conformer au “référentiel vestimentaire” en vigueur dans l’entreprise précisant que les “barbes, boucs ou moustaches” doivent être “courts, taillés, soignés et entretenus”. […]

“Ils sont porteurs d’un badge, mais également porteurs d’une barbe, qui ne s’est pas mise à pousser soudainement le 13 novembre au soir”, ironise l’avocat. “Leur comportement n’a pas changé d’un pouce: c’est le regard sur eux qui a changé”, dans le contexte de “peur” qui a suivi les attentats. Signe, selon lui, que l’on a affaire à une “discrimination liée à la pratique religieuse”. Or, pour l’avocat, si le voile est un “signe religieux incontestable”, “la barbe, non”.

Mais pour Benoît Dubessay, l’avocat du groupe suédois, ce sont les salariés eux-mêmes qui ont “fait le lien” entre leur religion et leur barbe, en affirmant: “Non, je ne la couperai pas car c’est une manifestation de ma foi et vous n’avez pas le droit de porter atteinte à ma liberté religieuse.”

En tant qu’agents de sûreté, ils exercent une mission de service public et sont donc tenus à une “obligation de neutralité qui découle du principe de laïcité” […]

L’Express

Fdesouche sur les réseaux sociaux