Le leader du Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders, privilégie la rupture avec tous ses rivaux et capte au mieux l’attente de l’homme de la rue. Une politique qui le place au plus haut des sondages.
En cas d’élection, le PVV obtiendrait plus de sièges que la coalition de libéraux et travaillistes au pouvoir. Celle-ci en détenait 76 en 2012, elle n’en conserverait, au mieux, que la moitié, victime, sans doute, du douloureux programme de réformes économiques et sociales qu’elle a impulsé.
C’est un parti sans structure et sans argent. C’est un parti sans véritable programme, outre la défense des oubliés du système, la condamnation sans nuance de l’immigration, de l’islam et de l’Europe dont, à en croire son leader, Geert Wilders, les Pays-Bas gagneraient à délaisser la monnaie et le projet. C’est un parti qui n’est jamais parvenu à gouverner et qui a bien vite débranché la prise d’un gouvernement, dit « Rutte I », quand libéraux et chrétiens-démocrates néerlandais crurent possible, à l’automne 2010, de négocier le soutien « extérieur » de l’homme à la chevelure peroxydée. […]
Avec son idée d’une taxe sur les foulards islamiques – qu’il a rebaptisés « torchons pour la tête » –, sa condamnation des petits voyous devenus « terroristes des rues » et son refus de voir son pays « colonisé par les musulmans » ou victime d’un « tsunami islamique », M. Wilders a attiré l’attention de tous. […]
A-t-il, en réalité, l’envie de conduire son pays ? La question est sans réponse, mais plus le populiste détricote le consensus néerlandais, plus il gagne des voix dans toutes les couches de la société : outre les crânes rasés, une partie des retraités et des exclus, il séduit beaucoup de jeunes – un quart de son électorat potentiel a moins de 35 ans –, de femmes et de diplômés. Pour expliquer leur ralliement, ils avancent comme raison le prétendu envahissement de l’Europe par des étrangers musulmans…