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A l’occasion de la parution du dernier numéro de la revue Causeur, “Terrorisme, immigration, Frontière, l’Europe désarmée”, Elisabeth Lévy a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. Elle y décrypte les raisons profondes de la déliquescence de l’union européenne.

Votre dernier numéro s’intitule, Terrorisme, immigration, Frontière, l’Europe désarmée. Comment en est-on arrivé là ?

Oups, vaste question, si on considère que nous observons aujourd’hui l’aboutissement de politiques – ou plutôt de non-politiques – menées depuis trente ans. Au niveau des élites, c’est une conjugaison de lâcheté, d’aveuglement idéologique, de calculs et de bons sentiments qui a abouti à ce désastre : une immigration incontrôlée dont plus personne ne peut dire qu’elle est une chance pour la France, l’échec de l’intégration pour une grande partie des enfants de cette immigration, le refus de voir la montée d’un islam intolérant et séparatiste en même temps que celle d’un sentiment anti-français.

Sans oublier la responsabilité du Front national de Jean-Marie Le Pen qui a donné une coloration raciste à toute critique sur ce sujet.

Et qu’est-ce l’Europe a à voir dans tout ça?

Il se trouve qu’on a cru se débarrasser des servitudes de la souveraineté en confiant les clés à l’étage supérieur, c’est-à-dire à Bruxelles. Or, l’immigrationnisme est au cœur du rêve européiste. Comme l’a magnifiquement montré Alain Finkielkraut, l’Europe ne veut exister qu’en cessant d’exister pour accueillir. Et comment résister à la séduction des mots «ouverture», «accueil», «hospitalité» ? […]

Vous liez immigration, salafisation et terrorisme. Sans vouloir jouer les «rienàvoiriste», cela ressemble à un raccourci …

Il faut s’empresser de préciser que le lien entre migrants et terroristes n’est pas individuel, même si quelques futurs meurtriers – qui passeraient de toute façon – se glissent dans le flux. C’est une affaire de cercles concentriques. Le djihadisme se nourrit du salafisme qui se nourrit d’un certain islam en ascension en Europe, qui se nourrit d’une immigration massive et subie que nous n’avons pas su intégrer, préférant adopter subrepticement un multiculturalisme qui consiste à ne demander aucun effort d’adaptation aux arrivants. […]

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Merci à Marino

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