Article du Point sur le mouvement “la primaire des Français”.
Ni à gauche, ni à droite et ni au centre ! La primaire lancée par six mouvements qui se revendiquent comme « citoyens » doit désigner un candidat issu de la société civile, et surtout pas des partis. « 78 % des Français se disent prêts à voter pour un candidat qui ne serait ni issu ni soutenu par un parti politique », rappellent les organisateurs de l’initiative, citant un sondage. Pour éviter que les partis n’accaparent une nouvelle fois le pouvoir de manière illégitime, le parti de Corinne Lepage, Cap21/Le Rassemblement citoyen, Nous citoyens (Nicolas Doucerain), Génération citoyens (Jean-Marie Cavada), Bleu-Blanc-Zèbre (Alexandre Jardin), La Transition (Claude Posternak) et Pacte civique (Jean-Baptiste de Foucauld) ont pris l’initiative d’organiser ce vote. […]
Reste que les représentants de ces mouvements présents à la conférence de presse de lancement de la primaire citoyenne ne reflètent pas vraiment la diversité de la société civile française. Corinne Lepage est la seule femme. Et elle est députée européenne. Les autres sont blancs, ont entre 40 et 76 ans, et sont issus d’un milieu social plutôt aisé.
Quand on fait remarquer cet état des lieux à Alexandre Jardin, il cite des noms de « zèbres » qu’il a embauchés en prospectant dans toutes la France et qui représentent, selon lui, la société : « Ryadh Sallem, champion du monde paralympique, un des plus grands leaders pour intéresser les valides au monde des invalides, Marie Trellu- Kane, fondatrice d’Unis-Cité, Paul Benoit, polytechnicien, fondateur de l’entreprise Qarnot, qui recycle l’énergie produite par les ordinateurs pour chauffer des radiateurs… » […]
Claude Posternak, ancien communicant, président du site “L’important” et fondateur de l’association “La Transition”, a officialisé lundi avec cinq autres mouvements dits citoyens l’idée d’organiser d’une “primaire des Français” en vue de 2017. Lui veut faire “barrage au FN” et en finir avec les “apparatchiks”.
Les émetteurs républicains classiques, le PS comme Les Républicains, sont devenus inaudibles. Nous sommes dans une crise de défiance profonde.
Avec votre association “la Transition” et cinq autres mouvements, vous souhaitez organiser une primaire citoyenne afin d’avoir un candidat à l’élection présidentielle. Mais vous ne ferez rien si votre initiative n’obtient pas moins de 500.000 signatures… Pourquoi ?
C’est notre condition de départ. Nous voyons que 91% des Français disent ne plus avoir confiance dans les partis politiques [87% dans la dernière enquête annuelle du Cevipof, NDLR]. C’est donc à eux de se prendre en main. Nos mouvements offrent une opportunité. Nous disons : “Une primaire peut s’offrir à vous, elle n’est pas proposée par des partis politiques. A vous de la vouloir ou de ne pas la vouloir.” C’est loin d’être une entreprise facile. Mais si on ne se bouge pas, on va avoir l’extrême droite à la tête de ce pays… C’est hors de question !
Faire barrage au FN, c’est ce qui motive votre démarche ?
A titre personnel, oui. Je n’ai jamais fait de politique, je n’ai jamais été encarté, même si j’ai été un compagnon de route de 30 ans du PS. Si je décide de m’engager aujourd’hui, c’est parce qu’on a justement une France aujourd’hui en décomposition qui facilite le travail de l’extrême droite.
On n’a pas le droit de laisser ce pays tourner comme il tourne! Le sujet, c’est donc comment offrir une autre perspective à la société française ? Cette initiative est précisément l’opportunité d’exprimer un ras-le-bol autrement que par le vote FN. […]