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Manifester paraît bien loin des préoccupations quotidiennes des habitants de la région parisienne. Seuls les militants se mobilisent.

Les habitants, curieux, regardent le rassemblement mais ne se mêlent pas. Un grand Noir, la quarantaine, qu’on essaie d’attirer, s’énerve : « Mais vous représentez quoi là ? Ouvrez les yeux : y’a pas un Arabe, pas un Asiatique, pas un Antillais ! »

Sur une place noire de monde, Almamy Kanouté, responsable du Mouvement Emergence, leur a lancé : « Si on réussit à faire la fusion entre les Parisiens et les banlieusards, là les cols blancs auront peur. »

Ils sont quelque trois cents à se masser devant les barnums prêtés par la mairie sur la place de la Basilique. Mercredi 13 avril, Saint-Denis organise sa première Nuit debout. Et tout ce que cette ville de Seine-Saint-Denis compte de collectifs militants, de partis et d’associations sont venus pour cette première : syndicalistes de SUD, Coordination des sans-papiers, parents d’élèves des Bonnets d’âne, Mouvement de la jeunesse communiste, écologistes, etc. Le rassemblement compte beaucoup de professeurs, mais aussi des étudiants de l’université Paris-VIII et des organisations qui profitent de la Nuit debout pour faire entendre leur voix. […]

«Malgré un métissage social et culturel, la majorité des personnes qui sont mobilisées aujourd’hui sont des militants», constate ce parent d’élève engagé. «On n’arrive pas à faire émerger le mouvement vraiment par le bas», déplore-t-il. […]

Sophie, jeune diplômée en congé parental, tente de faire participer le groupe : «On veut lancer le mouvement et conscientiser les banlieusards mais ça va être difficile, reconnaît-elle. Pour eux, ceux de la République sont des bobos parisiens.» […]

Le Monde

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