Interdire le voile à l’université ? «Il faudrait le faire», a déclaré Manuel Valls dans Libération, mercredi 13 avril, avant que la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur ne le contredisent : «Il n’y a pas besoin de ce texte», a rétorqué Thierry Mandon.
«Il n’y a aucune ambiguïté juridique sur ce point», abonde Christian Mestre, professeur de droit et « référent laïcité » pour la Conférence des présidents d’université (CPU). «La communauté universitaire est pour la liberté religieuse, politique, syndicale et opposée à l’interdiction du port du voile à l’université», a d’ailleurs tweeté la CPU, mercredi. Les textes garantissant les libertés publiques protègent en effet la liberté de conscience et d’expression des citoyens, donc des étudiants. Seuls les personnes exerçant une mission de service public sont soumises à une obligation de neutralité religieuse (et politique).
Dans un avis de 2015, l’observatoire faisait état de « 130 cas » d’incidents liés à la gestion du fait religieux, pour deux millions d’étudiants : date d’examen dénoncée car tombant le jour d’une fête religieuse, contestations d’enseignements, jeunes femmes refusant d’ôter leur voile lors d’un contrôle de sécurité au moment d’une épreuve, bible posée sur une table d’examen, etc. […]
Quand le voile se transforme en tunique noire enveloppant tout le corps, est-on en présence d’un «comportement ostentatoire » ?
«C’est tout le problème avec le voile, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, mercredi, il y a des choses très discrètes, mais il y a un moment où cela devient plus un signe politique.» […]