Pour Christophe Leroy, maître de conférences en droit public à l’Université de Perpignan Via Domitia, loin d’être un “faux débat”, la présence d’étudiantes voilées dans les universités est un véritable problème.
À commencer tout simplement par les examens : Nous devons contrôler avant le début de chaque examen que les étudiantes voilées ne dissimulent pas sous leur voile un kit main libre leur permettant de communiquer frauduleusement avec un tiers. Or, les étudiantes voilées considérant que le fait d’ôter leur voile est quelque chose d’impudique sont très réticentes au contrôle quand il est effectué par des hommes. Et que faire lorsque les équipes de surveillants d’examens qui ne sont autres que les enseignants de la discipline ne sont composées que d’hommes ?
Faut-il soumettre les règles d’organisation des examens aux lois du Coran et imposer une femme pour chaque surveillance ?
Pour l’heure, ce n’est pas encore le cas et il s’ensuit dès lors des discussions à n’en plus finir avec les étudiantes voilées qui refusent de se soumettre à la règle, retardant le début de l’examen et nous obligeant à les menacer de mesures disciplinaires. […]
Je remarque que certains de mes collègues ont de facto renoncé à effectuer ces contrôles du voile au début de l’examen pour éviter les discussions à n’en plus finir. […] Le temps de la discorde n’est pas loin où des étudiants ne trouvant pas le sujet à leur goût tireront prétexte du fait que les étudiantes voilées n’ont pas été contrôlées pour demander l’annulation contentieuse des examens. […]
Les enseignants doivent-ils par principe refuser d’adresser la parole aux étudiantes voilées ? Cela pose un réel problème pédagogique. Faudra-t-il qu’il soit demandé l’autorisation écrite d’un imam pour leur parler ? Le droit républicain ne dit rien à ce propos… Devons-nous refuser la main que nous tendent parfois les étudiantes voilées ?
[…]Il va sans dire que mes propos ont aussi pour objet de mettre les étudiantes face à leurs contradictions. Elles veulent vivre selon le modèle occidental tout en invoquant les règles de l’Islam incompatibles avec ce même modèle.