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Accusé d’être un foyer islamiste, le quartier de Rosengard, où a grandi Osama Krayem, un des suspects des attentats de Bruxelles, lutte depuis des années contre l’extrémisme.

C’est dans un fast-food, en bordure du quartier populaire de Rosengard, à Malmö, que l’imam Salahuddin Barakat donne rendez-vous. Il vient de terminer sa journée à l’Académie islamique, un centre d’études religieuses qu’il a fondé en 2013. Longue tunique bleu clair, coiffe blanche et barbe coupée court, l’homme de 34 ans appartient à cette jeune garde d’imams grandis en Suède, qui prêchent l’ouverture sur le monde et le dialogue interreligieux. Ce jour-là, il est excédé : «Depuis une semaine, je ne peux plus entrer dans un café ou un restaurant du centre de Malmö sans que les gens se retournent et pensent qu’ils ont affaire à un recruteur de Daech.» Quelques heures plus tôt, le journal régional Sydsvenskan racontait qu’une antenne locale de l’agence pour l’emploi avait dû faire appel à la police : des personnes s’étaient plaintes qu’un homme, posté à l’entrée, tentait de les convaincre de rejoindre les rangs de l’organisation Etat islamique. «Il faut être bête pour aller faire ça en plein jour. Les recruteurs sérieux travaillent dans les sous-sols», doute l’imam.

Mais ce qui a récemment placé la ville sous les projecteurs, c’est surtout le fait d’être la commune d’origine d’un des terroristes des attentats de Bruxelles : Osama Krayem, 23 ans, l’homme qui a accompagné le kamikaze Khalid El Bakraoui aux abords de la station de métro Maelbeek [….]

Comme lui, 300 Suédois ont quitté le pays ces dernières années pour rejoindre des groupes jihadistes en Syrie et en Irak. […]

Sur les 300 Suédois partis faire le jihad, une poignée seulement vient de Malmö, rappelle Marie Hendra, chef du développement pour la mairie. Dans cette commune de 320 000 habitants, située dans le sud de la Suède, ils sont également vite repérés, selon l’imam Salahuddin Barakat : «C’est une petite ville, très compacte, où les associations musulmanes sont très actives et ont de bons contacts avec la mairie, ce qui explique qu’on ait eu relativement peu de départs pour la Syrie.» Il parle de cinq jeunes, «dix maximum».

«Mais le quartier a mauvaise réputation, malgré tous nos efforts», souligne Marie Hendra. Car depuis 2008, année record du nombre de voitures brûlées et d’attaques à coups de pierres contre les ambulances et véhicules de police, des millions de couronnes ont été investis à Rosengard. La criminalité baisse et les résultats scolaires s’améliorent. […]

Libération

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