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Pour Christine Moungabio et Julien Bréa, membres de “point d’aencrage”, la question du port du voile ne peut se régler que par l’éducation.

Derrière la question religieuse, c’est la question identitaire qui veut nous enfermer. Au lieu de tomber dans le piège du débat sur le voile, disons les choses simplement. Nous sommes tous un peu basques, bretons, polonais, kabyles ou arabes. Est-ce grave docteur ? Non, car dans la République et face à sa loi, nous sommes tous français. Si certains pensent le contraire, l’urgence est de les démentir.

Le port du voile est défendu par des Françaises qui ne souhaitent pas être infantilisées et revendiquent leur droit à choisir d’être voilées ou non. Pour elles, il s’agit d’une question “privée”, dont la mise en avant politique est perçue comme une énième stigmatisation. […]

Considérer le voile comme étendard ou comme prison, c’est conduire la France dans l’impasse avec des perceptions figées, exclusives, biaisées. Le décalage est fort entre les images d’Épinal de la voilée oppressée ou militante, et la multiplicité des raisons qui mènent au port du voile, les différences d’explication. […]

A leurs yeux, les discriminations économiques et sociales qu’elles subissent du fait de leur couleur de peau sont suffisamment fortes pour ne pas recevoir en plus de leçons vestimentaires. Dans ce sentiment d’être toujours brocardés, il y a aussi celles et ceux qui font du voile un étendard, politique, religieux, voire les deux. […]

La République ne saurait arracher les voiles. Elle ne peut que renouveler une invitation à s’en dessaisir en donnant à voir son modèle. Elle ne peut qu’enseigner, par exemple, aux filles et garçons, que la tenue n’est pas un étalon des mœurs. […]

Le Nouvel Obs

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