( Editorialiste et membre de la direction du groupe de presse Ringier établi à Berlin, Frank A. Meyer fustige la politique migratoire “autoritaire” de la chancelière allemande Angela Merkel.)
Dimanche, Barack Obama déclarait que la relation qu’il avait tissée avec Angela Merkel était la principale de son mandat. Le président américain parle d’elle comme la gardienne de l’Europe. Pour Frank A. Meyer, cet éloge se révèle important car la chancelière allemande a totalement perdu l’appui du “simple” peuple: “L’unique soutien qu’elle conserve, c’est celui d’une élite qui gouverne. Une élite politique, journalistique et ecclésiastique. Pour le reste, elle est en rupture avec la population qui a peur des réfugiés.”
Si les agressions de Nouvel An à Cologne, principalement commises par des migrants, ont servi de détonateur, le problème est antérieur, pour l’éditorialiste. En invitant les réfugiés syriens à venir en Allemagne l’été dernier, contournant par la même occasion les accords de Dublin, “Angela Merkel s’est montrée comme l’héroïne de la politique humanitaire”.
“Où l’Europe aurait-elle perdu son honneur? Est-ce qu’elle doit accepter tout les gens qui viennent d’Afrique du Nord et du Proche-Orient? Le monde islamique a un retard de deux cents ans sur notre monde moderne. Il est dans un conflit énorme avec celui-ci à l’heure de la globalisation”, s’indigne Frank A. Meyer, qui affirme cependant comprendre les réfugiés en quête d’un autre sort.
Ce qui gène le journaliste d’origine biennoise, c’est la posture “autoritaire” de la chancelière allemande: “L’Europe avait réagi. Et Angela Merkel a ouvert la porte sans même en parler au Parlement. Elle a laissé entrer un million de personnes dont on ignore qui elles sont. Il y a un grand problème.”