Sadiq Khan, candidat travailliste et fils d’immigré pakistanais, est le favori des sondages. Face à lui, Zac Goldsmith, fruit de l’establishment britannique.
La plus grande ville d’Europe s’apprête à faire un choix. Qui, du travailliste Sadiq Khan ou du conservateur Zac Goldsmith, succédera à Boris Johnson, le maire de Londres, qui ne se représente pas ? Un duel totalement inédit entre deux hommes que tout oppose.
Le premier, Sadiq Khan, est le favori des sondages. À 45 ans, ce fils d’immigré pakistanais est un modèle d’intégration. Avec un père chauffeur et une mère couturière qui élèvent huit frères et soeurs dans un logement social d’un quartier de la banlieue sud de Londres, le travailliste fait ses armes en tant qu’avocat spécialisé dans la lutte contre les discriminations. À 34 ans, il est élu député, puis intègre le gouvernement de Gordon Brown trois ans plus tard, en 2008, en tant que ministre des Communautés, puis aux Transports. À la surprise générale, en automne dernier, il gagne la primaire du Parti travailliste face à Tessa Jowell, la ministre déléguée aux Jeux olympiques sous Brown puis Cameron. Face à lui, un beau gosse né avec une cuillère d’argent dans la bouche : Frank Zacharias Robin Goldsmith, dit Zac. (…)
En public, chacun chasse sur les terres des autres. Pourquoi ? Londres est en plein bouleversement démographique et compte de plus en plus d’habitants immigrés (37 % au dernier recensement de 2011). Ainsi, on retrouve Zac Goldmisth s’enturbanner pour célébrer la nouvelle année sikh pendant que Sadiq Khan serre des mains à la sortie de la messe le dimanche ou va à la rencontre de familles juives. Réponse de ce duel multiculturel le 5 mai prochain.