Editorial de Charles-Henri d’Andigné dans l’hebdomadaire “Famille chrétienne”.
Une France fière d’elle-même, tout le monde y a intérêt, les Français de souche (ça n’est pas un gros mot non plus) et les Français de fraîche date. Les étudiants de Sciences Po, voilés ou non, seraient bien inspirés de s’en souvenir.
Cela s’appelle le Hijab Day, et ça se passe à Sciences Po. Le 20 avril, les étudiantes étaient invitées à venir voilées. Objectif ? « Démystifier le tissu » (sic) et « mieux comprendre l’expérience de la stigmatisation vécue par de nombreuses femmes voilées en France » (re-sic). Autrement dit, banaliser un signe religieux, communautaire, au nom de la liberté individuelle.
Cette initiative, étrange et ambiguë, est incompréhensible si on ne la remplace pas dans son contexte, celui d’une offensive consistant à vouloir imposer, de gré ou de force, une société multi-culturelle en France.
Qu’est-ce que le multiculturalisme ? C’est une religion, estime un sociologue canadien, Mathieu Bock-Côté, dans un livre passionnant. Elle a ses dogmes : le premier d’entre eux est que le devoir d’intégration des étrangers dans leur pays d’accueil est obsolète. C’est au pays d’accueil de s’adapter. […]
Cette « religion » a aussi ses rassemblements festifs : Nuit debout, par exemple. Enfin, elle a ses grands prêtres, les dirigeants d’associations « antiracistes » qui distribuent autour d’eux sermons, leçons de morale et excommunications avec une générosité jamais démentie. […]
Une France fière d’elle-même ? Les Français de fraîche date y ont eux-mêmes intérêt.
Il faut lire les témoignages des Français d’origine étrangère qui ont fait cet effort, les François Cheng, Andreï Makine, Alain Finkielkraut… tous devenus écrivains français de tout premier plan. Le seraient-ils devenus dans une France multiculturelle, renvoyant les immigrés à leur origine ? Ils ont eu la chance d’avoir à s’intégrer dans une France assimilatrice. Nous avons la chance de les compter parmi nos concitoyens les plus talentueux.