Christophe Clerfeuille, agent pour la ville de Bordeaux et créateur du Collectif Ripeurs, raconte le difficile quotidien d’une profession mal aimée dans la série documentaire « Les Français », sur France 2.
Éboueur, c’est un métier à risques. On est dans la jungle urbaine. Avec les engueulades, les coups de klaxon, les gens qui font n’importe quoi. Parfois, les gars ont juste le temps de sauter du marchepied avant qu’une voiture qui veut doubler et qui évalue mal les distances s’encastre dedans. On devient tout blanc, on se dit « ça aurait pu être mes jambes ».
Quand arrive 7 heures, les gens sont prêts à rouler sur les trottoirs pour nous dépasser, sans voir les collègues. Derrière le camion, les gars se bousillent toutes les articulations à courir, sauter, traîner des poubelles de 50 kg sur des sols irréguliers. Ils inhalent tellement de produits toxiques que, quand ils se mouchent, c’est noir. Les poumons trinquent. Au moment de prendre leur retraite, ils sont cassés. Mon oncle est décédé un an après. On meurt dans l’indifférence générale. »
Merci à Asimov