Environ 3,4 millions de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon une association allemande. Une réforme lancée en 2005 par Gerhard Schröder pour sauver le système par répartition a entraîné une baisse du niveau des pensions. Après des mois consacrés à la crise migratoire, la question de la pauvreté des personnes âgées vient de surgir dans la classe politique, à dix-huit mois des élections législatives.
Ingrid Jockschat se décrit comme une « retraitée pauvre ». Cette Berlinoise de 82 ans, aux yeux d’un bleu profond, étale sur la table un relevé de compte. On y lit le montant de sa retraite, 580 €, qu’elle touche au titre du minimum social. (…)
Ingrid Jockschat n’est pas un cas isolé. « L’Allemagne est un pays riche avec de plus en plus de retraités pauvres », constate Jürgen Dahl, un membre du parti de gauche Die Linke qui organisait samedi 30 avril une manifestation à Berlin sur le sujet.
Selon un rapport présenté en avril par une union d’associations d’aide aux démunis, sur les 20 millions de retraités allemands, 3,4 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et ce ne serait qu’un début : le risque de pauvreté est trois fois plus élevé pour les retraités allemands que français, a affirmé l’OCDE. « Le phénomène va s’aggraver dans les 15 ans à venir, lorsque les baby-boomers prendront leur retraite. Il y aura alors beaucoup de retraités pour peu de cotisants », prévoit Dominik Grillmayer de l’Institut franco-allemand de Ludwigsbourg. (…)
La Croix
Merci à cathyB