L’ancien premier ministre (1993-1995), qui refuse toujours de révéler qui il soutiendra à la primaire de la droite et du centre, s’invite dans le débat. Et affirme que 2017 ne se jouera pas sur les questions économiques, mais sur le régalien.
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Pour vous, la prochaine élection présidentielle va-t-elle se jouer sur les questions d’intégration et de civilisation ?
Sur elles aussi et, oserais-je le dire, je m’en réjouis. Faire reculer le contrôle administratif excessif de l’État sur l’économie, réduire l’étatisme et les prélèvements fiscaux, supprimer les 35 heures et moderniser la législation du travail, voilà des enjeux centraux, mais la question identitaire est, dans l’atmosphère actuelle où la sécurité et la cohésion de la nation revêtent une place fondamentale, un enjeu central elle aussi. Les choix qui seront faits, l’intégration de tous au sein de la nation, détermineront la civilisation dans laquelle vivront les Français. Mais ce ne seront pas des questions faciles à résoudre : il faudra concilier la sauvegarde de la nation avec le respect des principes d’une société de liberté et de tolérance.
Aujourd’hui, les pays évolués acceptent facilement les communautarismes destructeurs de l’unité nationale, alors que la plupart des pays d’où viennent les populations qui s’installent dans les nations occidentales les récusent. Le résultat, c’est que les habitants de nos nations ont le sentiment que leur identité est mise en danger par le communautarisme. L’intégration signifie qu’il faut respecter les lois du pays dans lequel on s’installe, mais elle n’est pas suffisante. L’assimilation constitue un pas de plus, elle exige qu’on adhère à un certain nombre de principes fondamentaux qui imprègnent la vie culturelle, morale et sociale, l’histoire d’un pays ; pour devenir vraiment français, il faut être fier de l’être, aimer la France, parler le français. L’assimilation renforce l’unité nationale.
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