Quand ils voient à la télé les photos des barrages érigés par les migrants, Marie et Michel disent reconnaître des tas de matériaux qui viennent de chez eux. Dernier en date : le saule tortueux qui était planté dans leur pâture depuis des années. Mais s’il n’y avait que ça… Tout y est passé, ou presque selon eux : les traverses de chemin de fer en bois, pourtant reliées à une clôture électrique et plantées « à 1,20 mètre de profondeur » ; les engins agricoles ; les tôles, peupliers, tuyaux d’arrosage, bottes de paille, et même une vieille remorque de tracteur.
Pour ce couple d’anciens maraîchers, installé depuis 22 ans dans une maison tout au bout de la grande rue du Petit-Courgain, au pied de la rocade, le « cauchemar » a commencé la nuit du 18 avril : « Notre pâture est devenue un lieu de rassemblement et de cachette pour les migrants. Quand l’hélicoptère passe avec son projecteur pour les repérer, ils se planquent dans le box des chevaux. Tous les matins, on découvre les dégâts causés sur notre terrain. Mon mari ramasse les déjections et le papier toilette disséminés un peu partout dans nos champs. » […]
Marie est à bout : « Je dépose plainte quasiment tous les jours. La police fait des rondes, mais ça ne suffit pas. » […]
La Voix du Nord