L’acteur-réalisateur Richard Berry a choisi de porter à l’écran l’affaire Ilan Halimi.
Il y a une quinzaine de jours, trois lycéens ont été arrêtés par la police pour avoir agressé un serrurier qu’ils pensaient être juif. Dix ans après le drame qui a coûté la vie à Ilan Halimi, il semble que rien n’ait changé du côté de l’antisémitisme. Richard Berry, la rage au ventre, s’est lancé dans cette douloureuse aventure cinématographique afin de remuer les consciences. […]
Mettre en images cette tragédie, était-ce le besoin d’imprégner durablement notre mémoire collective ?
[…] La bêtise, mais surtout une misère intellectuelle, culturelle et sociale. Ce qui est effarant, c’est que la plupart de ces jeunes ont des parents très structurés, intégrés. Ils se croient dans une sorte de société du spectacle où règne le tout, tout de suite. Ils veulent consommer dans l’immédiateté. Ils n’ont aucun espoir dans l’avenir et veulent obtenir les choses par n’importe quel moyen. Il n’y a même pas d’idéologie, juste une volonté sordide, minable de consommer.
Mais les choses ont évolué, et les Fofana d’hier sont devenus les Coulibaly d’aujourd’hui. On est passé à un racisme idéologisé. Sous couvert d’un islam radical, on peut commettre des crimes comme un Merah…
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Votre film est aussi un réquisitoire contre les racailles des cités…
Heureusement que ces gars-là ne représentent qu’une minorité, même si elle fait beaucoup parler d’elle. Il faut se méfier des amalgames. Mon film alerte. J’espère que les jeunes qui le regarderont se diront qu’ils ne veulent pas être comme eux. Comment s’identifier à ces abrutis ? Et si ça pouvait aider certains politiques à comprendre comment tout cela fonctionne ! […]
Paris Match