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07/05/16

À Nuit Debout comme ailleurs, les femmes se font agresser, insulter, emmerder. Remarques sexistes et mains aux fesses sont monnaie courante. La commission Féminismes lutte depuis des semaines pour imposer des bonnes pratiques et chasser les relous.

Déséquilibre de la parole en faveur des hommes, remarques sexistes, mains aux fesses, agressions sexuelles en tous genre: sur la place de la République, les militantes féministes du mouvement Nuit Debout se battent quotidiennement contre cette violence. Nuit Debout n’est pas un repère de prédateurs sexuels, et la place de la République n’est pas la place Tahrir en Egypte. Mais, comme dans tout lieu public, comme dans le métro où toutes les femmes ont subi du harcèlement sexuel, les participantes sont régulièrement confrontées à la misogynie.
Nuit Debout est face à ses contradictions, celles d’un mouvement de gauche progressiste, au sein duquel des commissions féministes sont actives, mais qui n’abrite pas moins de nombreux actes sexistes.
Dans le rapport à la parole: les commissions non mixtes sont décriées, mais il a fallu presque un mois pour que dans les lieux mixtes soit acté le principe d’une parité dans les prises de parole, pas encore totalement atteinte dans les faits, selon plusieurs observateurs actifs du mouvement.
Il arrive que des insultes fusent. Ludivine raconte par exemple cette anecdote, d’un «antifa» qui la prend à partie. «Il a fini par me dire qu’il allait “me baiser”, que j’étais une “mal-baisée”».
Dans la violence physique: une militante explique à Slate.fr avoir dû se battre contre un homme «se collant à (elle) de tout son corps», une autre se souvient d’un type «mimant ostensiblement une fellation» qui est ensuite «parti en se marrant». Les mains aux fesses dans le noir sont monnaie courante, comme l’ont vécu Simone, étudiante (nous avons changé son prénom) ou Fatima Benomar, cofondatrice du collectif Les effronté-e-s, qui participent toutes les deux à la «commission Féminismes» qui squatte la place depuis plusieurs semaines.
Fatima Benomar se souvient également d’un homme ayant plongé brutalement les mains dans ses longs cheveux bouclés, en criant «j’adôre vos cheveux». «Dès que le soir commence à tomber, ça s’alcoolise et cela se mélange entre la population de Nuit Debout et d’autres personnes qui ne connaissent pas les fondamentaux du mouvement», regrette-t-elle.
Au moins un viol a aussi été évoqué: plusieurs personnes interrogées par Slate.fr en ont entendu le récit lors d’une réunion non-mixte de la commission Féminismes, et leurs témoignages concordent. Le récit de ce viol est par ailleurs relaté dans deux posts du blog de la commission Féminismes, dont l’un a été supprimé. Ainsi que dans un article du site Reporterre.
(…) Slate.Fr


23/04/16

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