Qui sont les participants à Nuit debout occupant depuis plus d’un mois la place de la République ? Pour répondre à cette question, une trentaine d’enquêteurs, chercheurs et étudiants en sciences sociales, regroupés au sein du collectif «Sciences sociales debout», ont rempli 500 questionnaires individuels pendant cinq soirées en avril, entre 17 heures et 22h30.
Après avoir exploité 328 questionnaires, «Sciences sociales debout», qui entend combattre ce qu’il qualifie de «campagne médiatique injuste contre Nuit debout», a par exemple établi que la population présente place de la République était «aux deux tiers masculine». La moyenne d’âge y était de 36 ans. Selon les horaires, il existe néanmoins de fortes variations.
Les chercheurs ont noté par ailleurs que les participants venaient à 90% de la région parisienne. Sur cette proportion, 63% étaient de Paris même, avec une surreprésentation des arrondissements de l’Est parisien, «plus ancrés à gauche». Si les participants à Nuit debout sont diplômés (61% ont fait des études supérieures longues, contre une moyenne nationale de 25%), ils présentent également un taux de chômage de 20%, le double de la moyenne nationale. 24% des participants sont par ailleurs ouvriers ou employés.
Les chercheurs notent que «les horizons politiques se situent presque toujours à gauche». Quant aux références évoquées par les participants, elles se révèlent hétéroclites : Pierre Bourdieu, le film «Merci Patron !», Trotsky et Marx, mais aussi Mère Teresa, Coluche, Bob Marley ou encore Gérard Depardieu.
Le Parisien