Pascal Brice, directeur général de l’Ofpra. “Les récits stéréotypés ne portent pas préjudice aux demandeurs. C’est notre politique”
Face à l’ampleur des récits identiques qui se répètent chaque jour, les juges en viennent souvent à la même conclusion: beaucoup de migrants déballent de fausses histoires, écrites et vendues par des escrocs peu scrupuleux, pour tenter d’obtenir l’asile.
Pour avoir une chance d’obtenir l’asile, il faudra se faire passer pour un Syrien, en imitant l’accent de l’arabe local, et en s’inventant un personnage.
(…) «Le bénéfice du doute va au migrant»
Si les récits standardisés sont souvent décelables facilement par les officiers de protection de l’Ofpra ou les juges de la Cnda, certains cas de fraude passent le portique de sécurité. En cause: des récits bien ficelés et récités avec doigté par les candidats à l’asile et/ou l’inexpérience du personnel de l’Ofpra. «Un discours complètement inventé ça ne marche pas. Quand c’est bien construit avec du vrai et du faux, ça peut passer», dit notre interprète tamoul qui s’exprime sous anonymat.
«Quand tu es jeune et débutant et que tu n’as jamais mis les pieds dans le pays d’où viennent les réfugiés, ce n’est pas facile, confie en off une officier de protection de l’Ofpra. Il y a beaucoup de turn-over à l’Ofpra car c’est un métier difficile et donc il y a toujours beaucoup de débutants. Quand on est moins expérimenté, on peut-être plus naïf sur des discours faux de migrants, même si on est encadré par des gens plus expérimentés. Et puis le bénéfice du doute va au migrant. Il y a des cas très durs à trancher. Les histoires d’orientation sexuelle, c’est ce qu’il y a de plus difficile à prouver. C’est typiquement le genre de thématique où il y a beaucoup de fausses histoires. Dans ce cas de figure, je demande des choses précises sur les circonstances de la rencontre. Parfois tu vois que ça n’a pas été vécu, mais parfois c’est très difficile de trancher.»
Merci à vlcsnap