Dans sa chronique “Désintox”, Libération évoque les 8 200 euros d’aides sociales mensuelles reçus par une famille afghane.
Une famille autrichienne qui serait dans la même configuration que la famille afghane aurait aussi droit à 8.252 euros d’aides sociales. L’Autriche ne fait qu’appliquer les conventions internationales.
L’extrême droite s’émeut qu’une famille de réfugiés en Autriche perçoive 8.200 euros. L’occasion d’un petit rappel de la loi et des conventions internationales…
Et le plus souvent, la fachosphère et le FN confondent allégrement les différents statuts (demandeurs d’asile, clandestins, réfugiés reconnus) et les aides qui y sont liées. Nouvel exemple avec une affaire venue d’Autriche, qui émeut la droite de la droite du Net (et aussi le FN). […]
L’histoire est vraie, elle est hors norme (par le nombre des enfants et le fait que deux d’entre eux sont handicapés), mais elle s’explique aisément. A condition de vouloir comprendre. […]
Jeudi 21 avril, le quotidien autrichien Kronen Zeitung publie l’histoire d’un couple de réfugiés afghans qui souhaitent avoir un dixième enfant en Autriche et s’intéresse aux aides sociales perçues par la famille nombreuse. Selon le journal, elle percevrait 8 252 euros par mois selon le calcul suivant :
Revenu minimum : 3 677,80 euros, soit la somme de 2 840,04 euros pour deux adultes et sept enfants mineurs et 837,76 euros pour deux enfants adultes à charge.
Allocations familiales : 2 004,80 euros, pour sept enfants mineurs, dont deux handicapés.
Aide handicap : 2 570 euros (2 x 1285 euros) pour leurs deux enfants «gravement atteints».
Etonnant ? Non. D’abord parce qu’il ne s’agit pas d’une famille de «migrants» comme l’écrivent sans souci de précision plusieurs internautes, mais d’une famille dont le père a obtenu l’asile il y a plusieurs années, lui octroyant donc un statut de réfugié. Et l’Autriche, comme dans tous les pays respectant les conventions internationales en matière de droit d’asile, réserve aux réfugiés les mêmes droits qu’aux nationaux en matière d’aide sociale. C’est là un principe de la convention de Genève de 1951 (dans ses articles 23 et 24). […]
Libération