[…] L’ancienne présidente d’Areva a été mise en examen pour présentation et publication de comptes inexacts et diffusion de fausses informations, dans l’enquête sur le rachat, par le géant français du nucléaire, de la société minière UraMin. Cette opération avait tourné au fiasco financier. Mme Lauvergeon a été placée sous le statut de témoin assisté pour le chef d’abus de pouvoir.
Au début des années 2000, le groupe Areva souhaite diversifier son approvisionnement en uranium. Dès l’automne 2006, sa présidente, Anne Lauvergeon, souhaite investir dans la société canadienne UraMin, créée l’année précédente. Mais l’acquisition, hâtive, en 2007, pour 1,8 milliard d’euros, se révèle être un gouffre financier pour le géant du nucléaire.
Pour ce prix très élevé, Areva a racheté une société qui ambitionnait d’exploiter des gisements d’uranium dans trois pays africains : Namibie, Afrique du Sud et Centrafrique. Mais l’exploitation de ces gisements s’est avérée beaucoup plus difficile que prévu.[…]
Elle est soupçonnée de présentation de comptes annuels « inexacte » et « infidèle », de diffusion d’informations fausses ou trompeuses, d’abus de pouvoir, de faux et usage de faux. Il lui est notamment reproché d’avoir tout fait pour dissimuler la richesse réelle des mines africaines rachetées à UraMin, retardant et limitant autant que possible les dépréciations d’actifs (impairments), afin de garder une chance d’être reconduite pour un troisième mandat à la tête d’Areva, en juin 2011.
Le Monde
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