Les faits datent du 24 avril 2014, devant le centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA), voie Bossuet, à Arras. Mutiullahkhan Razzooli, 39 ans à l’époque des faits, subsiste, en travaillant au noir, après le refus de sa première demande de droit d’asile. Il n’a pas fait d’études, mais il serait reconnu dans la petite communauté afghane dont il s’improvise Imam. On le présente comme un homme « pas méchant » mais « au moral dégradé ». Sans doute aussi est-il traumatisé par la guerre que connaît le pays qu’il a fui en 2010.
Ce soir-là, vers 17 h, il commence à s’embrouiller avec un de ses compatriotes à qui il a donné le chèque avec lequel une entreprise de bâtiment l’a payé. Il espérait se faire rembourser de sa part des 2 600 €. Seuls 400 € en liquide lui ont été rendus. Impatient de toucher le reste, il s’était énervé et le ton était monté avec son débiteur vers 19 h. Sur la vidéo du centre d’accueil, on voit clairement plusieurs hommes sortir et dans un coin masqué de la porte, la victime s’effondrer au sol…
À partir de là, les versions se contredisent. Le prévenu dit ne pas avoir amené de couteau, la victime affirme ne pas avoir vu l’arme. Il reçoit un coup violent au poignet qui lui arrache quasiment la main gauche (il est malheureusement gaucher) avec une lame de plus de vingt centimètres. Il reçoit trois autres coups de couteau, sur l’avant-bras, à l’abdomen et dans le dos avant de trouver refuge dans le hall d’accueil du CADA. On ne retrouvera jamais l’arme. Mais on interpellera Razzooli deux heures après cette agression.
Excepté la thèse du règlement de compte, pour récupérer l’argent, l’avocat de la victime évoque le rituel sordide réservé aux voleurs dans les pays par la Charia… et la loi du Talion. […]
La Voix du Nord