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9332e-syrie2bpasseport Chaque mois, ils sont des centaines d’Irakiens à revenir au pays, la plupart avec l’assistance de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Beaucoup sont désabusés et ont dépensé toutes leurs économies, notamment pour payer des passeurs, mais tous ne regrettent pas l’aventure.
(…) Mourtada, un jeune homme de 26 ans au sourire éclatant, se souvient de l’architecture, des rues propres et des beaux jardins publics d’Erlangen, en Bavière (sud de l’Allemagne), où l’a conduit son périple.
“J’avais une petite amie de Bosnie. C’était amusant pendant un certain temps, nous avons profité de la vie nocturne”, raconte-t-il.

Son frère Moustafa est plus amer. “J’ai dépensé tout mon argent et la nourriture était immangeable”, souffle-t-il. “Là bas, tout coûte les yeux de la tête. Les cigarettes les moins chères valent six euros le paquet. J’ai dû me mettre aux roulées”, dit ce diplômé en chimie âgé de 29 ans.
Mais surtout, Moustafa qui rêvait de cours de langue et d’accompagnement professionnel, a eu le sentiment de ne jamais avoir été accueilli en Allemagne. “La nuit, vous vivez avec la peur d’être arrêté ou de vous faire agresser par ces espèces de nazis qui n’aiment pas les réfugiés”, raconte-t-il.
Alors que de nombreux Irakiens fuyaient les combats, la persécution et les conditions désastreuses des camps de réfugiés, d’autres comme Moustafa et Mourtada voulaient échapper au chômage et au manque de perspectives.

Selon une étude de l’OIM, 80% des Irakiens interrogés déclaraient avoir quitté leur pays car ils n’avaient “plus d’espoir dans l’avenir”. L’an dernier, l’organisation a aidé près de 3.500 Irakiens à rentrer chez eux et ce nombre ne cesse d’augmenter. Selon la porte-parole de l’OIM Sandra Black, plus de 800 personnes sont revenues en janvier, un millier en février.

Dans certains cas, les personnes de retour peuvent bénéficier d’une assistance de réintégration financée par leur pays d’accueil. L’OIM peut aussi les aider à trouver du travail. “Quelle que soit leur vocation, les personnes s’occupent des devis et nous achetons du matériel pour les aider à redémarrer leur petite entreprise,” explique Sandra Black.

Hassan Basy ne garde aucun souvenir de Nuremberg, où il a attendu l’asile pendant quatre mois, mais il affirme avoir appris sur lui-même.
“Mon rêve était d’obtenir (le droit de) résidence et de trouver un emploi”, confie-t-il avec nostalgie. “Au début, tout paraissait beau, je pensais avoir réalisé mon rêve. Mais jour après jour, j’ai commencé à avoir le mal du pays”, raconte-t-il. “Finalement, je n’ai presque plus rien mangé pendant un mois. C’est à ce moment là que j’ai commencé à penser au retour”.
“J’ai compris que quelque soit ce que j’accomplissais là-bas, je serai toujours un étranger. Au moins ici, je suis entouré de mes proches et je peux essayer de construire une nouvelle vie”, ajoute-t-il.
Mourtada en a tiré une leçon similaire. “Je ne me suis pas mis la pression pour réussir à 100%, j’avais des doutes. Je m’étais dit: +Si ça me plait, je reste+. Pour moi, ce fut une aventure”, témoigne-t-il.
“Ce fut une expérience très utile, j’ai appris à m’organiser, à être discipliné. Et cela m’a aidé à aimer mon pays.”

 
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