Fdesouche

Malek Boutih, député socialiste de l’Essonne, dresse pour “Marianne” un réquisitoire implacable contre son bilan. Fidèle à son franc-parler, il estime que le chef de l’Etat “a géré son propre destin, pas celui du pays“. Et prône l’émergence d’une autre candidature au sein du PS pour 2017.
Est-ce que, comme François Hollande, vous diriez que “ça va mieux” en France ?
Non, pas du tout ! C’est de bonne guerre d’utiliser la méthode Coué, mais les indicateurs macro-économiques ne veulent plus rien dire aujourd’hui. […] Vous voulez dire que l’état du pays ne peut pas être seulement jugé sur les résultats économiques ?
La question sociale et la question identitaire sont très interpénétrées. Le trouble de destin de la communauté républicaine française aggrave la crise économique, parce qu’elle paralyse le pouvoir politique, crée une culture de défiance à tous les étages de la société et favorise le chacun pour soi. La décomposition républicaine fragilise la France dans la reprise. […]

Franchement, on dirait le bilan d’une élection municipale.


François Hollande a été confronté aux attentats terroristes. N’a-t-il pas bien géré ce dossier ?
Le travail est bien fait sur le terrain sécuritaire. C’est une bonne chose d’être revenu sur le démembrement des dispositifs militaires et d’avoir adopté un certain nombre de lois indispensables. Mais il reste un vide patent et très surprenant pour un président de gauche : c’est l’absence totale de volet politique, en particulier sur les ghettos, la banlieue, l’islamisme radical. Le pire, c’est qu’on sent que c’est un sujet qui le gêne. Ça se voit à ses silences, ses ambiguïtés. On a l’impression qu’il ne veut pas trancher, que tout le monde a raison, aussi bien ceux qui estiment que le voile, ce n’est pas si grave, que ceux qui pensent que c’est grave.
[…] En octobre dernier, vous voyiez Marine Le Pen gagner la présidentielle. C’était une provocation ou le scénario vous paraît-il crédible ?
Malheureusement, mon pronostic me semble plus crédible aujourd’hui qu’au moment où je l’ai formulé. Je ne dis pas ça pour être la Pythie qui annonce un malheur.

Je constate simplement qu’on est maintenant dans une crise de régime. Ajoutez à cela une crise des migrants à nos frontières et des attentats terroristes, et vous avez une équation qui peut énormément favoriser la victoire de Marine Le Pen. Elle n’est pas une candidate comme les autres, c’est une candidate de la décomposition. Elle peut être instrumentalisée par l’électorat pour mettre fin à la Ve République.

marianne

Fdesouche sur les réseaux sociaux