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La santé, nouvelle terre de conquête pour le Front national ? Mardi 17 mai, le parti lance un collectif consacré à ses « usagers », au premier rang desquels figurent les personnes âgées, en majorité rétives à voter pour la formation dirigée par Marine Le Pen. Une opération séduction qui ne se limite pas à ce seul électorat. Elle s’accompagne d’un discours en direction des personnels hospitaliers.

Il Le malaise à l’hôpital n’est pas un phénomène nouveau, mais désormais, il y a le « contexte général », celui d’une « libération » de la parole aussi dans les établissements, même si le FN n’y a pas de relais. […] Nous avons de plus en plus de gestion de conflits autour du racisme envers les personnels, mais aussi envers les patients. » « Les gens ne se cachent plus. Le FN, ce n’est plus un vote sanction, ça devient de plus en plus pérenne… », raconte Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général de SUD Santé Solidaires de l’AP-HP.



Selon la troisième vague de l’enquête du Cevipof sur la présidentielle 2017, menée en mars, près de 25 % des agents de la fonction publique hospitalière ont l’intention de glisser un bulletin « Marine Le Pen » dans l’urne au premier tour du scrutin – dans l’hypothèse où Alain Juppé et François Hollande seraient candidats (ces derniers obtiendraient 29,8 % et 14,4 % des voix). La présidente du FN recueille même 38 % des intentions de vote parmi les actifs de catégorie C (agents techniques et administratifs, aides-soignants…), tandis que l’actuel chef de l’Etat n’en attire, lui, que 7 %. […] « Le discours actuel est trop économique, pas assez porté sur les soins », abonde un directeur d’établissement. L’instauration de la tarification à l’activité dans les hôpitaux qui a imposé un discours plus financier, est passée par là. Une réforme que M. Hollande avait promis d’amender, et que Mme Le Pen promet d’abroger en cas de victoire en 2017. […] D’autres évoquent des professionnels en première ligne face aux problèmes de laïcité – un sujet que Mme Le Pen ne se prive pas d’enfourcher. « Il y a parfois un double discours » de la part des directions, explique M. Rouban, selon qui ces dernières ont tendance à lâcher du lest sur le sujet pour éviter les conflits. Et de pointer une « sorte d’anomie », de « perte de repères » dans le milieu hospitalier.
Le Monde

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