Acheter musulman pour “prouver” sa foi ? Les avis divergent au sein de la communauté.
Pour cette jeune Héraultaise qui tient à garder l’anonymat, faire des achats, de l’alimentaire à la tenue vestimentaire, en passant par les meubles de la maison, c’est aussi une question de religion.
À son grand regret, cette habitante de Lunel [26 00 hab] n’y trouve que peu de choix : “Selon où tu habites, tu as davantage de facilités. Là où l’islam est plus toléré, il y a aussi plus d’accessibilité.” Et si elle continue à aller faire ses courses dans des grandes surfaces, elle indique que “beaucoup n’y vont plus. Si un commerce vend de l’alcool, tu ne consommes pas chez lui. Il y a aussi de plus en plus de frères (en religion, NDLR) qui ouvrent des commerces. On aide à monter l’entreprise en achetant chez eux. C’est pour soutenir notre communauté.“
Et tout est une question de confiance, ajoute-t-elle : elle fait ainsi très attention à l’endroit où elle achète sa viande et s’assure que le rituel musulman est respecté. L’étiquette “halal” ne suffit pas.
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Annie, une autre Héraultaise, n’est pas du tout du même avis. Consommer en ciblant des commerces musulmans ? “C’est n’importe quoi ! En mettant les musulmans d’un côté et les non musulmans d’un autre ? C’est une dérive sectaire ! Je n’adhère pas du tout.”
Cette convertie, mariée à un musulman, comprend cependant que l’on puisse être solidaire au sein de la communauté, qu’on la “fasse travailler”. Elle est d’ailleurs très impliquée – et influente – dans celle de sa commune. Mais pour elle, cette idée de consommation liée à l’appartenance religieuse, c’est “du jamais vu“.
Midi Libre