Les médias français soulignent le “risque” de l’élection à la présidence de l’Autriche de Norbert Hofer (FPÖ). Extrait de l’article du Figaro : “Autriche : l’Europe au défi de l’extrême droite”.
Le Point : “Norbert Hofer, un extrémiste si présentable”.
Cet avenant quadragénaire pourrait être dimanche soir le premier président d’extrême droite en Europe, depuis la dernière guerre.
Pour son dernier meeting de campagne avant le second tour de l’élection présidentielle, le 22 mai, Norbert Hofer aurait pu s’offrir la Heldenplatz, la place des Héros, épicentre de la vie politique viennoise. […]
Succès garanti tant le propos est consensuel, voire émollient. En effet, outre un dispositif policier particulièrement impressionnant, on trouve de tout au pied du podium : quelques rares néonazis que les flics surveillent comme le lait sur le feu, une très grosse majorité de déçus de la social-démocratie dont Favoriten était un bastion, mais aussi des Autrichiens de fraîche date, notamment d’ex-Yougoslaves. Quelques femmes discrètement voilées aussi.
[…]
Le Point
Le Figaro : “L’Europe au défi de l’extrême droite”
L’Autriche, nation longtemps réputée centriste et paisible, est en passe de rejoindre la Hongrie, la Pologne, la Finlande parmi les pays de l’UE où la droite dure, «antilibérale», voire extrême, est associée au gouvernement. Les télégrammes de félicitations reçus par le candidat Hofer, après la percée du premier tour, confirment le potentiel de cette constellation: Marine Le Pen, bien sûr, pour le FN, mais aussi l’Italien Matteo Salvini, pour la Ligue du Nord, et le Néerlandais Geert Wilders pour un autre parti de la Liberté en plein essor. Sans oublier l’AfD, Alternative pour l’Allemagne, qui donne des sueurs froides à la «grande coalition» d’Angela Merkel.
Mêmes causes, mêmes effets: une classe moyenne déboussolée par des années de crise économique et de mondialisation accélérée, qui bascule et rencontre une extrême droite habile à jouer sur la perte d’identité, la peur de l’islam et, pour finir, l’afflux de réfugiés. Résultat: à travers toute l’Europe, les partis traditionnels de la droite et surtout de la gauche battent en retraite. Ils perdent leurs électeurs, quand ce n’est pas le pouvoir. […]
Le Figaro
Ce dimanche, les Autrichiens pourraient élire Norbert Hofer, le candidat du FPÖ à la présidence. Cet ingénieur de 45 ans apporterait une nouvelle victoire aux nationalistes européens.
La crainte des progressistes autrichiens désormais, c’est qu’une victoire de l’extrême droite lors d’élections anticipées ou des législatives de 2018 n’amènent au pouvoir un chancelier également issu des rangs du FPÖ.
Le FPÖ concentre ses attaques sur l’islam, l’immigration, l’Europe, le tout agrémenté d’une dimension sociale propre à siphonner les votes des classes populaires. Les éléments les plus controversés du parti ont été écartés.
Quel que soit le résultat du second tour ce dimanche, le président fédéral ne sera donc pas issu des rangs conservateurs ou sociaux-démocrates. Une première dans l’histoire de la deuxième République. […]
Norbert Hofer a bien l’intention d’utiliser les pouvoirs constitutionnels du Président. Sur le papier au moins, il est chef des armées. A tout moment, il peut renvoyer le chancelier et dissoudre le gouvernement. Ce que Hofer menace de faire sitôt élu. Il pourrait aussi empêcher la signature de traités internationaux. «D’après la Constitution c’est du ressort du Président, précise à Libération Peter Filzmaier, professeur de science politique à l’université du Danube. Les deux candidats ont d’ailleurs promis de ne pas apposer leur signature à un éventuel traité de libre-échange transatlantique.» […]
Pour lui, l’Europe est confrontée à une «invasion musulmane» de réfugiés venus «profiter des allocations» autrichiennes. Armer les soldats à la frontière est, selon lui, une évidence. C’est d’ailleurs sur la crise migratoire et sur les questions européennes qu’il s’est le plus confronté à Alexander Van der Bellen, lui-même fils et petit-fils de réfugiés. En 1994, Norbert Hofer a voté contre l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne. Il prend volontiers Charles De Gaulle comme référence pour justifier sa vision d’une Europe des nations. […]
Libération