Le candidat d’extrême droite, Norbert Hofer, au premier tour de l’élection présidentielle autrichienne. Arrivé en tête du scrutin, il affrontera le candidat Vert au second tour. Le passé de l’Autriche hante encore la gauche, mais ses différents courants n’ont pas su se mobiliser contre Hofer.
Paul, trentenaire dégarni qui se tenait jusque-là plutôt en retrait, la coupe : «Il faut quand même dire que 60 % des travailleurs ont voté pour Hofer, c’est quand même un gros problème pour les socialistes !»
«Pas de nazi dans la Hofburg.» Ils sont quelques-uns à agiter des pancartes avec ce slogan devant l’ancien palais impérial devenu résidence du président fédéral autrichien. La perspective de voir Norbert Hofer, le candidat de l’extrême droite (FPÖ), y élire domicile dimanche soir a enfin poussé les progressistes autrichiens dans la rue. Rosalie, étudiante de 22 ans, refuse d’être représentée par «un homme politique toujours membre d’une corporation pangermaniste. […]
Une première manifestation a réuni un peu plus de 200 participants, une autre devant l’université de Vienne 300 personnes, et une troisième devant le palais de la Hofburg 700 militants. Des chiffres décevants pour Margareta. «Beaucoup trop peu de gens se sont mobilisés», déplore cette citoyenne née pendant la période austrofasciste : «Les Autrichiens ne prennent pas le sujet assez au sérieux. J’ai peur que cela se traduise par une forte abstention dimanche.» […]
Andreas redoute surtout que la réputation de l’Autriche ne soit ternie au niveau international en cas de victoire de l’extrême droite, dimanche. «C’est aussi la direction de mon pays qui va se jouer, surtout avec le risque de voir le FPÖ remporter la chancellerie dans deux ans.» Mais Andreas, comme la plupart des manifestants de la fin d’après-midi, voulait encore croire à un sursaut démocratique ce dimanche. C’est ça ou le saut dans le vide. Ou un pays au bord du chaos.
Libération