La scène de l’agression du policier et l’incendie de sa voiture a choqué un grand nombre de personnes. Mathieu Bock-Côté plonge au cœur des motivations des casseurs.
La scène était frappante: un policier agressé, sa voiture incendiée, des casseurs manifestement tentés de transgresser les dernières limites de la paix civile. Dans une situation un peu plus tendue, où la comédie révolutionnaire ferait place à la décomposition de l’état civil, certains n’hésiteraient pas à aller jusqu’au bout de la violence.
D’ailleurs, au fond d’eux-mêmes, certains casseurs désirent certainement cette montée aux extrêmes ouvrant une situation nouvelle où tout est permis, où la légalité s’effondre et où la société est seulement soumise aux minorités résolues qui s’affrontent sous le signe exclusif des rapports de force. Une chose est certaine: si un policier laissait sa peau dans de tels affrontements, on trouverait plusieurs figures de la gauche radicale pour dire qu’il l’a bien cherché.
La psychologie du casseur est dure à saisir pour le citoyen démocratique, qui a perdu l’habitude de la violence, sauf lorsqu’elle l’associe à la menace islamiste, qu’on assimilera à une forme de barbarie venue d’ailleurs et du fond de l’histoire. Mais que la violence surgisse du fond de la société occidentale, et plus encore, de sa jeunesse militante, et on la juge inintelligible et même, profondément irrationnelle.
Elle devient alors radicalement incompréhensible. Mais c’est qu’on renonce à en comprendre l’usage qu’en font les casseurs, et plus largement, les mouvances qui se réclament directement ou indirectement d’une forme d’anarchisme révolutionnaire. Pour ceux qui se présentent encagoulés et une barre de fer à la main devant les policiers, la violence n’a rien d’irrationnelle. […]
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