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Tribune de Marwan Lahoud, directeur général délégué, international, stratégie et affaires publiques d’Airbus Group, et Hakim El Karoui, ancien conseiller à Matignon et fondateur du Club XXIe siècle sur l’enseignement de l’arabe à “l’école de la République”.

En laissant le champ libre aux associations religieuses, la République leur donne des moyens, puisque l’enseignement de l’arabe est devenu pour elle une source importante de revenus. En n’assumant pas l’enseignement de l’arabe, elle envoie ses enfants dans les mosquées : c’est une drôle de conception du projet laïc et républicain. Il est temps de ramener l’enseignement de l’arabe à l’école de la République.

Nous ne tomberons pas dans le piège qui consisterait à faire d’une mosquée un lieu dangereux : la très grande majorité des mosquées en France ne sont pas des lieux de radicalisation. On y prône la paix du croyant et le respect de l’environnement politique.


Annus horribilis, 2015 restera dans les mémoires des Français comme l’année de la violence commise au nom de la religion, du meurtre perpétré au nom de l’islam. Face au danger terroriste, des mesures de sécurité ont été prises, qui doivent être assumées sur le long terme : nous nous en félicitons. Vient maintenant le temps des réponses, qui doivent viser à prévenir la radicalisation de certains jeunes Français, tentés par une idéologie totalitaire et meurtrière : le djihadisme terroriste. […] Parmi les multiples explications données jusqu’à présent, une manque souvent à l’appel : l’inculture. La méconnaissance de la culture d’origine permet en effet à toutes sortes de charlatans de l’idéologie terroriste de se présenter comme les « vrais tenants » de l’islam, comme les « savants de la religion », comme les vrais maîtres de la culture arabe. […] Aucune solution miracle n’existe, bien sûr, mais nous pensons qu’il faut s’attaquer à la racine de ce mal : l’ignorance, que peut combattre l’enseignement de la langue arabe.

Pourquoi ? Parce que l’école de la République est encore le meilleur lieu pour transmettre à ceux qui n’ont pas pu la recevoir la culture de leurs parents, des perspectives sur l’histoire de l’islam, des éléments pour mesurer la profondeur de leurs identités multiples.

Et puis, évidemment, l’arabe est un atout dans la mondialisation, vu le poids pris par les pays du Golfe et le Maghreb dans nos échanges économiques. Mais, malheureusement, la réalité est très loin de cette exigence. […] Le Monde

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