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Editorial de Laurent Joffrin intitulé “Ne pas oublier la leçon de Verdun”.
Aux Français sans mémoire, tout cela paraîtra désuet, ancien, dépassé. […] Verdun, blessure glorieuse dans la mémoire française, massacre défensif et sanglant. Pourtant, à beaucoup d’égards, la rituelle commémoration de la bataille aux 300 000 morts est, cette fois, d’une actualité brûlante.
[…] Dans chaque pays, les plus lucides plaidaient pour le compromis, à l’image de Jaurès, qui fut tué pour cela. Mais toujours les forces de la conquête et de l’intolérance contrecarraient les efforts des plus sages.

Ces forces étaient mues par un instinct mortifère : celui de l’identité pure et de la grandeur agressive. C’est-à-dire par l’instinct nationaliste.


Or, en France, en Allemagne, en Autriche, en Russie, aux Pays-Bas ou même en Grande-Bretagne, c’est-à-dire au cœur des mêmes nations qui se combattaient en 1916, les mêmes forces xénophobes sont à l’œuvre, jusqu’à remporter des succès angoissants. La guerre est impossible dans l’Europe civilisée, disent les intéressés quand on s’inquiète de ces résurgences chauvines, de cette nostalgie des frontières.
Qu’en savent-ils ? Bien sûr aucun gouvernement, serait-il populiste, ne voudra chausser demain les bottes de 1914. Mais à terme ?
Sur Les générations d’après-guerre ont légué à leurs enfants une Europe pacifique. Décevante, incertaine, lointaine, mais pacifique. la longue route du retour à la guerre, on veut maintenant franchir une première étape : rétablir les frontières, rendre leur prédominance aux réflexes nationaux, prospérer de la méfiance envers l’autre. Disons-le tout net : s’il est encore limité, ce premier pas vers Verdun, au regard de l’histoire, est criminel.
Libération

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