Pour Michel Veron, envoyé spécial de TF1 aux Rendez-vous de Béziers organisés par Robert Ménard, le “grand remplacement” est une “théorie complotiste”.
L’extrême-droite l’adore. Renaud Camus était donc en terrain conquis ce week-end à Béziers où le maire Robert Ménard organisait un grand raout afin de créer des passerelles entre toutes les droites en vue de 2017.
L’écrivain était intervenant lors d’une conférence consacrée à l’immigration. Il a pu développer – sous les applaudissements – le thème raciste du “grand remplacement”, très connu dans les milieux identitaires. Selon lui, les populations immigrées qui se sont installées ou qui continuent de s’installer en France sont trop nombreuses pour s’intégrer. Et le multiculturalisme étant une chimère à ses yeux, il n’y a pas d’autre alternative que d’organiser leur départ de France.
Alors “pour éviter la catastrophe” dixit Renaud Camus, celui-ci propose la “rémigration”, c’est-à-dire le départ de France de 3 à 4 millions de personnes. En premier lieu des clandestins et des délinquants étrangers, puis dans un second temps “de tous les volontaires qui ne se revendiquent pas Français“. Quitte à ce que l’Etat finance même leur départ, indique l’écrivain.
Si Marine Le Pen et Florian Philippot refusent de souscrire à cette théorie, la jugeant “racialiste” , une grande partie des sympathisants FN présents à Béziers ce week-end, ne trouvaient rien à redire. Bien au contraire si l’on en juge les applaudissements nourris réservés aux propos de Renaud Camus. […]
Si l’on confronte cette théorie aux chiffres de l’Insee, il est bien difficile de trouver la moindre trace d’un supposé remplacement puisque moins de 10% de la population vivant en France (6,4 millions de personnes) est d’origine extra-européenne.
Et les flux migratoires entrants ne sont pas susceptibles de changer cette proportion : moins de 250.000 personnes viennent en France chaque année (ce chiffre diminue d’ailleurs d’année en année). Une partie significative d’entre eux étant des étudiants, beaucoup ne restent que quelques années en France. On est donc loin du prétendu raz-de-marée que laissent entendre Renaud Camus et ses partisans.
Merci à UB90
