Cinq fusils d’assaut Famas et un pistolet automatique Mag I avaient été subtilisées à la base aérienne 217, à Brétigny. Trois ans après la découverte de ce vol qui fait désordre, six hommes et une femme, âgés de 26 à 33 ans comparaissent, ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris, pour vol et trafic d’armes en bande organisée.
(…) Mais les enquêteurs notent que l’unité manque singulièrement de rigueur militaire. Des absentéistes n’assurent pas leurs gardes et se font remplacer sans rien signaler à la hiérarchie. Et les registres sont empreints d’un manque de fiabilité criant.
(…) Les sous-officiers sont entendus et même placés en garde à vue. L’étau se resserre autour d’un fusilier-commando qui semble avoir le profil et qui a bénéficié de circonstances favorables pour voler les armes. Mais le militaire de 26 ans, assure qu’il n’était pas à la base et produit même des factures pour étayer ses déclarations. Au début de son engagement il apportait toute satisfaction au point de partir à quatre reprises en opération extérieure, entre 2010 et 2012. Mais à Brétigny, il ne supporte pas de garder la base et de passer son temps à jouer aux jeux vidéo. Il préfère l’action, sortir la nuit. Avec ses cousins et des amis, il prend part à des trafics et s’implique dans l’élevage de serpents et de chiens American Staff. Il utilise quatre cartes Sim pour téléphoner.
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Un an de surveillances et d’écoutes téléphoniques plus tard, les enquêteurs ont la conviction que le fusilier-commando se livre à un trafic d’armes avec son cousin. Les deux hommes auraient pu écouler non seulement des Famas, mais aussi des Kalachnikov, des grenades et des pistolets Tokarev. Ils avaient sollicité de multiples personnes pour déplacer ou stocker des armes. Des liens indirects avec les deux trafiquants de drogue de Courcouronnes et Grigny ont aussi été mis en évidence. Les deux hommes ont nié en bloc toute implication dans le vol ou le trafic d’armes. Le procès devrait durer une semaine.
Merci à Jerem