La situation a fini par dégénérer à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte. Depuis deux semaines, des Comoriens occupent la place principale, transformée en camp de réfugiés. La préfecture ayant refusé leurs demandes de logements, ils se sont attaqués à coups de pierre aux forces de l’ordre, qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes.
La situation à Mayotte se dégrade encore !
Depuis le début de l’année ce sont plus de mille personnes, étrangères ou non, en situation régulière ou non qui ont été chassées de leurs maisons, de leurs villages par des “collectifs citoyens” qui sont en fait des groupes d’individus “violents et incontrôlés”. Les personnes supposées d’origine comorienne sont les premières victimes.
Le MRAP condamne avec la plus grande fermeté ces agressions xénophobes et racistes. Elles doivent cesser immédiatement.
Cette grave situation est le résultat de la situation sociale et des inégalités qui perdurent depuis des années à Mayotte. Les habitants de ce territoire sont victimes d’un traitement discriminatoire par rapport aux habitants de la métropole. Elle est aussi le résultat de la politique d’immigration conduite par les gouvernements français depuis le gouvernement Balladur qui a imposé en 1995 un visa d’entrée aux étrangers pour entraver la circulation des habitants entre toutes les îles des Comores.
Les étrangers qui tentent d’entrer à Mayotte – le plus souvent des Comoriens – sont privés des garanties juridiques auxquelles ils devraient avoir droit. Plus de 20000 expulsions brutales ont ainsi lieu chaque année. Plus de 10000 comoriens se sont noyées ces 20 dernières années en tentant de gagner Mayotte sur des embarcations de fortune.
Le MRAP exige du gouvernement français qu’il intervienne sans délai pour garantir la sécurité et l’égalité de traitement de tous les habitants de Mayotte, quelle que soit leur situation administrative et leur origine, pour arrêter immédiatement la violence sociale et garantir à tous les habitants des conditions de vie dignes.
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