La Seine déborde et monte à 4 mètres à Paris.
Alors que le week-end prochain, la Seine pourrait atteindre un pic à Paris, entre 5,10 et 5,70 mètres, ce jeudi, Emma Haziza, experte en gestion des risques d’inondations, assure que “les prochaines heures vont vraiment être stratégiques“.
Alors que les pluies redoublent depuis plusieurs semaines, le niveau de la Seine inquiète. En conséquence, à Paris, une partie des voies sur berges a été fermée. Il faut dire que ce mercredi la Seine avait déjà atteint 4,45 m à 22H00 et trempait les pieds du zouave du pont de l’Alma, célèbre statue qui sert de repère aux Parisiens. Lors de la crue historique de 1910, il avait eu de l’eau jusqu’aux épaules (8,62 m). Le niveau d’eau va continuer à monter et pourrait atteindre le week-end prochain dans la capitale un pic, entre 5,10 et 5,70 mètres, une situation qui “nécessite une vigilance particulière”, a prévenu la mairie.
“En ce moment la Seine monte de 5cm/h, assure ce jeudi sur RMC Emma Haziza, experte en gestion des risques d’inondations. On a eu trois phases. La première jusqu’à mercredi 11h00, on a eu une phase très importante avec 20cm/h de montée des eaux. De mercredi 11h00 jusqu’à hier soir voire dans la nuit, on a observé un ralentissement. La Seine a continué à monter mais de manière moins rapide, à 2cm/h. Et depuis ce jeudi matin, on voit une accélération des vitesses et on est donc sur du 5cm/h”.
Pourquoi? “Parce que tous les affluents situés en amont sont en train de commencer à déverser leur flot”, explique-t-elle. Alors que tout le monde a en tête le scénario catastrophique de 1910, Emma Haziza souligne que “pour l’heure, on n’en est pas encore là” mais elle tient à rappeler que “nous sommes quand même sur une crue majeure et assez préoccupante de la Seine. Il va vraiment falloir observer de près, dans les prochaines heures et les prochains jours, ce qui se passe en amont, où tous les systèmes, les ouvrages sont fragilisés”.
Mais Paris risque-t-elle d’être inondée? “Dans les alentours, cela commence déjà. A Orsay (Essonne), la fac est inondée; la ville de Longjumeau (Essonne) est sous les eaux. Cela commence donc à arriver tout doucement dans la région parisienne. Pour Paris, pour l’instant c’est encore très complexe de dire ce qu’il va se passer. Ce qui est sûr, c’est que le record de 1910 a été battu sur le petit bassin du Loing, et même largement. On n’en est pas encore au niveau de 1910 à Paris, mais la Seine continue de monter“.
“Mais en 1910, ce n’était pas le même Paris, alerte tout de même cette experte. Pour le Paris d’aujourd’hui, avec les enjeux économiques et stratégiques, on ne connaît pas le type de dommages que des inondations peuvent engendrer“. C’est pourquoi Emma Haziza insiste: “Les prochaines heures vont vraiment être stratégiques”.
BFM