Le campement de migrants installé dans les jardins d’Éole, dans le nord de Paris, continue de grossir, avec plus d’un millier de personnes présentes jeudi sur ce site très insalubre, selon des chiffrages qui varient toutefois beaucoup en fonction des sources. Il y a une semaine, la préfecture faisait état de 300 personnes et les associations de 500 environ sur le campement installé dans le 19e arrondissement.
«On est à 1 200 au comptage objectif et fiable fait par les travailleurs sociaux de la Ville de Paris», a-t-on affirmé à la mairie de Paris, en précisant que le campement continuait de progresser, mais à une allure « régulière ». D’une cinquantaine de personnes il y a une dizaine de jours, on est ainsi passé à 800 mardi et 1 200 jeudi, a-t-on ajouté de même source.
La ministre du Logement Emmanuelle Cosse avait précédemment estimé sur Europe 1 qu’il y avait « en gros aujourd’hui» 2 300 personnes, alors qu’il y en avait «mille de moins» quelques jours plus tôt. Son ministère avait ensuite précisé que ce chiffre de 2 300 était sans doute une estimation haute, expliquant qu’on était «vraisemblablement entre 1 200 et 2 000 personnes». La préfecture d’Ile-de-France affirme pour sa part que la taille était «de l’ordre du millier».
[…] Un Afghan, Dahuzei, explique être arrivé la veille de Suède où il a passé un mois. «Ils ont pris mes empreintes, je ne voulais pas rester», assure-t-il. «L’asile est trop difficile en Suède», ajoute le jeune homme aux traits tirés, sous sa veste à capuche noire, avant de partir retrouver «d’autres Afghans gare de l’Est». Près de lui, Wahid, fraîchement arrivé de Metz, s’interroge sur la suite : «Je veux demander l’asile en France.»« Aujourd’hui, un migrant sait que la seule option pour obtenir une mise à l’abri est de venir s’installer sur un campement dans l’attente de son démantèlement », a-t-on fait valoir jeudi dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, en estimant que la seule façon d’enrayer cette situation était de mettre en place une structure pérenne d’hébergement.