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Tribune d’Emmanuel Pierrat, avocat de Dominique Baupin

(…) Deux des quatre premières accusatrices répondent ainsi à mon client, sans ambiguïté (et dans une graphie et des coquilles propres aux SMS):

– l’une assène: “tu as affaire à une (…) amoureuse et comblée par ses amants c’est mal barré”, suivi d’un sourire en smiley. Puis la drague s’arrête et on continue de parler politique: “si je fais l’inauguration de ma (…) le lundi 1er octobre, seras-tu dispo? j’attends ta réponse avant de bloquer”
– une deuxième, au lendemain d’une supposée agression sexuelle narrée comme traumatisante, discute ainsi sans souci aucun. Lui propose: “on se prend un café ou un dej quand tu viens à Paris?” et elle de répondre “ouais sans problème vendredi par ex”. Lui: “Quel enthousiasme! (avec smiley)”. Et elle: “Ben ouiiiiiii !!!!! Avec plaisir”. Et ainsi de suite…

(…) Je relis encore cette question, toujours sans date ni nom ni texte de message mentionné: “Plusieurs témoignages évoquent notamment l’envoi de nombreux SMS sur le registre de la séduction, ou invitant à une relation sexuelle ou à caractère pornographique. M. Denis Baupin s’est-il rendu compte que ces envois répétés pouvaient être assimilés à du harcèlement sexuel?”

Aucun de ces dizaines de messages, dont il est fait état à n’en plus finir dans les deux enquêtes, où leur existence est affirmée comme constituant la preuve de multiples délits, n’est recopié ou cité dans chacun des deux articles de plusieurs pages. Personne ne les a conservés, nul ne les a relus. Sauf mon client et moi qui les confierons, avec le téléphone portable, à la police judiciaire, qui a les moyens de vérifier l’authenticité et l’entièreté des messages échangés.

Faute de place et par prudence -pour ne pas être accusé à mon tour d’avoir attenté à la vie privée de ces correspondantes, je vais rester délibérément flou, moi qui les ai tous examinés durant des journées entières.

Je ne cherche ni à plaider, ni à convaincre. Lisons un dernier échange, où une troisième accusatrice écrit, alors que Denis Baupin, au fil de leur jeu érotique à distance, lui suggère une scène: “Continue sur le registre Coderlos de Laclos (smiley)”. Elle continue: “Poufffffffff chaleur… Humide”. Elle dit encore: “Content de toi? mais change pas ma position”. Et aussi: “Tu veux quoi que je te fzasse monté la tension à ne plus pouvoir te retenir; Te dire que lionne n’est pas qu’une image, que j’aime le sexe sans limite libre, et un peu extrome que que je n’aime rien tant que faire monter jusqu’à ses limites. Que j’en ai peu…”. Et enfin “Comme si tu avais besoin de ça… Et les bottes oui ça a l’avantage d’afficher la couleur les cuissardes: Suis pas une sainte nitouche ni un ange”.

Des centaines de SMS échangés avec plusieurs femmes attestent donc que “non, c’est non” pour Denis Baupin. Et que “oui, c’est oui” pour certaines… Et que la vie de toutes ces personnes est bien plus complexe que les deux journalistes ne l’ont affirmé.

Encore une fois, aucun de ces SMS cruciaux n’est cité depuis un mois: pas un n’est apparu, ni à charge, ni à décharge, sous leur plume, ou durant le show de trois heures organisé par Mediapart, en live.

(…) Huffington Post

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