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Considéré comme un des plus gros importateurs de résine de cannabis de la région parisienne, Madjid Djemai a été arrêté.

Dix ans qu’il figurait comme cible prioritaire de la Jirs de Paris. Dix ans que tous les services de police se cassaient les dents sur son cas. Madjid Djemai, 48 ans, a finalement été mis en examen vendredi et placé en détention, avec ses deux principaux lieutenants, pour “association ou entente en vue de commettre un trafic de stupéfiants” suite à une très longue enquête de l’OCRTIS (Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants). Sans revenus ni activité déclarés, le natif de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) habitait pourtant un hôtel particulier situé à deux pas de la porte Maillot, dans le 16e arrondissement de Paris…

“C’est bien simple : c’est lui qui approvisionnait en shit toutes les cités de Saint-Denis”
Jusqu’à cette semaine, les antécédents judiciaires du quadragénaire culminaient avec des infractions routières, un peu de recel, quelques vols et usages de stupéfiants. Mais depuis les années 1990, “Bado”, son premier surnom, a fait du chemin et, selon plusieurs sources judiciaires, il se faisait lui-même appeler le “maire de Saint-Denis”. “C’est bien simple : c’est lui qui approvisionnait en shit toutes les cités de Saint-Denis”, soutient un policier du département. “Il ne vit de rien”, explique une source proche de l’enquête. “C’est quelqu’un qui a organisé son insolvabilité. Officiellement, c’est un homme de paille qui possède son hôtel particulier. Son frère, une villa à Enghien…” L’OCRDF (Office central pour la répression de la grande délinquance financière) a d’ailleurs été cosaisi pour tenter de tracer l’étendue de sa fortune.

Pour les spécialistes de la lutte antidrogue, Djemai appartiendrait à la catégorie des “gros bonnets” qui, tout en tirant les ficelles, se gardent bien de toucher à l’opérationnel que ce soit en banlieue parisienne ou sur la Costa del Sol. D’où la difficulté à les faire tomber. “Il y a eu un énorme travail judiciaire avec des surveillances, des écoutes”, insiste-t-on à Nanterre, siège de la DCPJ. “Mais surtout du renseignement en Espagne, au Maroc, avec du traitement de sources de haut niveau…” Son avocat, Me Thierry Herzog, n’a pu être joint hier.

Le JDD

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