18 mois d’emprisonnement, dont dix avec sursis: c’est la peine dont a écopé ce conjoint violent. Il n’a visiblement pas compris la gravité de ses actes. Pourquoi je vais être emprisonné ? Après plus d’une heure d’audience, à l’écoute du jugement – traduit en arabe par une interprète assermentée – Salim (*) ne comprenait toujours pas pourquoi il était conduit directement à la maison d’arrêt. Devant le tribunal, Salim ne reconnaît aucun de ses actes, ricane, s’énerve. Comme le souligne le procureur de la République, « il y a chez lui une absence totale de prise de conscience de la gravité des faits. »
L’avocat de Salim partage lui aussi cet avis. « Il a besoin que la justice lui mette les points sur les i. » Il reconnaît le « fossé culturel » entre les valeurs du détenu et l’État de droit français : « Tirer les cheveux d’une femme, la frapper, la pousser, c’est une violence. Prendre ses enfants de force, être menaçant, c’est aussi une violence. Ici, les femmes elles ont des droits. » […]
Grand jeune homme d’origine soudanaise, Salim est arrivé en France il y a huit ans. Avec sa femme Aïcha (*), ils ont eu trois enfants entre 2009 et 2012. Installé à Tours, dans le quartier du Sanitas, le couple connaît des difficultés : l’homme est violent, ne supporte pas que sa femme travaille (elle est femme de ménage). […]
Avec ses trois enfants, l’homme fait aussi preuve de violence : il réprimande le garçon qui a mangé de la viande non halal à la cantine, empêche l’autre de consulter un orthophoniste…
Il y a quinze jours, c’est à l’école, alors qu’Aïcha vient y déposer les enfants, qu’il vient tirer les cheveux à son ex-femme et la jette à terre. La directrice de l’école a assisté à la scène. « Elle fait de la comédie », temporise aujourd’hui Salim. Aïcha est allée déposer plainte à la police. L’accalmie sera de courte durée. Ce mardi, toujours devant l’école, la femme est à nouveau harcelée par son mari qui la frappe au tibia et la menace avec un couteau.
Merci à Yabonlaseku