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L’étudiant avait été laissé pour mort, passé à tabac par trois jeunes qui voulaient lui dérober son code de carte bancaire… Son corps avait été retrouvé, dénudé, baignant dans une mare de sang, à l’aube du 29 novembre 2013 dans le quartier des Minguettes à Vénissieux […] Son pronostic vital était à ce moment engagé.

La cour d’Assises du Rhône se penche cette semaine sur le calvaire de Jordan, étudiant en BTS de 25 ans. Le soir du drame, le jeune homme s’était rendu à un concert au Ninkasi, à Lyon. Éméché au moment de rentrer, il s’endort dans la rame de métro et se retrouve par mégarde à la gare de Vénissieux, là où il va croiser la route de ses trois agresseurs.

Perdu, l’étudiant appelle ses parents pour leur demander de venir le chercher. Il se poste à un abribus avant que le petit groupe ne se dirige vers lui. Que s’est-il passé à ce moment-là ? Les explications à l’ouverture du procès restent confuses. Toujours est-il que Jordan reçoit alors une gifle, prélude d’un « véritable acharnement ». « Une pure sauvagerie », rappelle le président de la Cour.

Ses agresseurs lui réclament sa carte bancaire et son code. Pour gagner du temps, l’étudiant leur fournit un mauvais numéro. Se rendant compte de la supercherie, le trio se lance à sa poursuite et le traîne dans les rues de la ville pour lui administrer un déluge de coups de marteau. Sur la tête, sur le corps.

Les complices s’acharnent, le déshabillent, lui ôtent ses sous-vêtements et brûlent son blouson. Les coups continuent de pleuvoir sur la victime, qui perdra un œil. Aujourd’hui, l’étudiant, « qui serait mort sans l’intervention des secours », n’a que des bribes de souvenirs très flous de son passage à tabac. […]

Hichem, vêtu chemise blanche, confesse son mal-être d’une voix posée. […] Accro à l’alcool depuis le décès de son père alors qu’il était adolescent, le garçon avait pourtant fini par décrocher pour reprendre ses études. Deux mois avant le drame, il s’était inscrit à l’université Lyon 2 en licence éco-gestion, spécialisée dans la création d’entreprise.

Ses proches décrivent « une personne attentionnée, généreuse, un fils gentil et serviable, un taiseux jamais violent néanmoins à fleur de peau » depuis un violent accident de scooter en 2010.

A ses côtés, Younès est présenté comme un « enfant surdoué ». Un gamin qui n’a jamais trouvé sa place, en échec durant toute sa scolarité, mais dont les « capacités intellectuelles supérieures aux autres » étaient indéniables. Un jeune en perdition qui signe ses copies « Mesrine » au lycée, prenant le soin de rajouter « Tout bon élève doit avoir sur lui un pistolet et des grenades ». Mis à la porte de son établissement, le gamin, « habité par l’ennui », erre la nuit, boit et multiplie les condamnations. Six inscrites à son casier.

Eddy, dont le casier judiciaire est le moins fourni, a été placé dans une maison d’Enfants à Caractère Social pendant une partie de son adolescence. Gros fumeur de cannabis, « enfant livré à lui-même » selon les services sociaux, il avait su redresser la tête, enchaînant les missions intérim. Décrit comme « minutieux » et « travailleur » par ses employeurs, le jeune homme avait semble-t-il, retrouvé la motivation.

[…]20 Minutes

Merci à Bobbynette

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