Un ex-cadre du FN raconte pourquoi il a quitté le parti. Aujourd’hui, il entend consacrer toutes ses forces à le combattre.
Florilège :
7 min 25 : « Je l’ai entendu d’un cadre dirigeant : Il ne faut jamais laisser le militant réfléchir par lui-même »
8 min 33 : « On vous remet la carte. On vous fait presque prêter un serment de fidélité. J’étais accepté dans le clan, dans la famille »
9 min 50 : « Pour monter dans la hiérarchie du FN, -mais monter rapidement- il faut mieux avoir un CV avec des idées extrémistes, c’est à dire que quand vous mettez des croix gammées supplémentaires ça peut aider. Il y a un mode de sélection, je l’ai connu, j’ai fascisé mon CV, et ça a marché. (…) Vous vous inventez un aïeul qui a un petit peu collaboré et là vous devenez intouchable. »
17 min 06 : « On était en plein dans la secte. (…) J’entendais des phrases du style :’La discipline librement consentie’. Il faut savoir que c’est un truc de la milice française, par exemple. ‘Mon honneur s’appelle fidélité’ Ca c’est la devise des Allemands, là les masques ont commencé à tomber.
18 min 10 : « Au moment où on a commencé à avoir le pouvoir, le vrai visage s’est montré (…) l’aspect familial a vite changé, on a dit aux gens, vous êtes une armée, c’était vraiment militaire, ça devenait… Je me suis dit… J’ai eu peur, mais j’ai eu peur »
19 min 15 : « J’ai vu apparaître la vraie nature de ce mouvement. Embrigadement, esprit de clan et surtout chez certaines personnes qui avaient eu le pouvoir des propos intenables du point de vue de la démocratie et de la dangerosité. On m’a dit ‘il ne faut plus rencontrer ces vulgaires militants’. (…) C’est un parti qui fonctionne sur l’apartheid. Il y a des élus et les militants qui restent. Les militants, ce sont des colleurs d’affiches, point barre je l’ai entendu 20 fois, 30 fois » (…) Le FN est à 30 % actuellement. Ces 30 %, c’est trois strates : 10 % de nostalgiques de tout ce qui est totalitaire : les pétainistes, les hitlériens, même les staliniens, bref tout ce qui est dictateur »
La conclusion 26 min 15 : « J’ai eu un moment où j’ai refusé la société mais mon passage au FN me la fait trouver très belle actuellement ce que j’ai envie de vous dire actuellement : Super ! accueillons des milliers de migrants, je préfère un migrant chaleureux qu’un franchouillard haineux »