La tête basse, constamment. Des réponses à peine audibles, adressées à son interprète. Beaucoup de « je ne me souviens plus » concernant son passé en Syrie et ses premières années en Belgique. Ou des réponses courtes, très courtes, qui ont obligé le président Michel De Greve a reposé plusieurs fois ses questions. Et puis Abdullah Saad a craqué. Dès que le président de la cour d’assises a évoqué la naissance de sa fille, Samira, il a fondu en larmes. Samira est l’une des deux victimes de ce tragique 17 décembre 2013. Âgée d’à peine un an, elle a été égorgée par son père, Abdullah Saad. Sa mère, Noura Horiya, avait connu le même sort quelques minutes plus tôt. « Je n’arrive pas à croire ce que j’ai fait », a affirmé l’accusé durant son interrogatoire.
Il a expliqué son geste par les soupçons d’infidélité de sa femme. Selon son récit, la nuit avant le double meurtre, son épouse lui avait avoué, devant son propre père, qu’elle l’avait trompé, ce que le père de Noura Horiya a démenti.
Face aux nombreux « je me souviens plus » et « je ne sais pas ce que j’ai fait », le président Michel De Greve a répliqué à l’accusé : « ce serait un minimum de dignité de votre part de dire ce que vous avez fait, pour la famille.
“Vous avez égorgé un enfant d’une façon telle qu’elle était presque décapitée. À supposer que ce n’était pas votre fille, mais elle l’était bien comme l’a montré un test ADN, comment avez-vous pu en arriver là ?”.
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