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La victoire du Brexit a engendré des réactions contrastées chez les partisans du maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Le référendum ne devient un problème pour les démocrates à géométrie variable que lorsque la réponse n’est pas celle qu’ils souhaitent, estime le juriste Jean-David Sichel.

Dernier délire, encore plus brutal : il faut abroger l‘article 50 du traité sur l’Union européenne pour empêcher maintenant toute autre sortie ou, à défaut, créer un cercle de pays « très intégré » en laissant en marge les pays douteux (Europe centrale pour ne pas les nommer).

Nous n’avons pas fini de voir émerger ce type de réactions paradoxales confinant au délire : elles sont le signe de la prise de conscience d’une perte d’un pouvoir. L’européisme et le mondialisme ne convainquent plus depuis longtemps. Les artifices et les promesses non plus. Et l’on vient de constater que le chantage, l’intoxication et la peur ne permettent plus d’asseoir le pouvoir établi. Alors on passe «dans le dur»: démocratie restreinte, manipulation des règles électorales, dissidents pourtant devenus majoritaires insultés.


Plusieurs journaux anglais prophétisaient la veille du vote référendaire britannique un trou noir en cas de Brexit. Il est évidemment trop tôt pour vérifier si cette prophétie se réalisera mais il est déjà l’heure de constater avec effarement le trou noir de la pensée dans lequel ont été aspirés certains tenants du Remain et autres acharnés de l’Union européenne. […] Première réaction, classique dira-t-on: «il est inacceptable et irresponsable de soumettre au vote populaire un sujet aussi complexe que l’avenir européen». […] J’ai pu entendre des personnes nous abreuvant de valeurs de la République, du danger du populisme et du souverainisme pour la démocratie me soutenir paisiblement que le référendum était un peu comme l’élection d’Hitler en 1933 et qu’il ne devrait plus être question de laisser voter des analphabètes. […] Deuxième réaction, plus pernicieuse et très en cours/cour dans les medias autorisés: les plus âgés des citoyens britanniques ayant voté pour la sortie ont privé d’avenir les plus jeunes ayant voté en majorité pour le Remain. Pourquoi pas ? […] Mais qu’en tirent comme conclusion ceux constatant ce fait ? […] Et que feront ces ingénieurs de la démocratie sondagière de la jeunesse française qui est devenue une grande pourvoyeuse d’électeurs du Front national alors que les plus âgés y sont encore réticents? Le droit de vote en fonction de l’âge et des scrutins? Délire terranovesque de ces Grands démocrates…s… […] Tout cela est écoeurant et inquiétant. Écoeurant car provenant comme d’habitude d’une gauche et d’une droite «morale» pourtant si prompte à monter et cavaler sur les grands principes d’égalité et de liberté. Inquiétant car ceci trahit un affolement et une angoisse prélude à des décisions pouvant s’avérer fort risquées.
Le Figaro

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