Fdesouche

Le gouvernement entendait étendre son dispositif, qui permet déjà de réserver à ces bons élèves des places dans les filières sélectives, aux licences universitaires qui manquent de places. Après une expérimentation en 2014, le dispositif a permis en 2015 à près de deux mille jeunes d’accéder à une filière sélective.

Les députés ont choisi de ne pas provoquer la colère des deux principales organisations étudiantes que sont la FAGE et l’UNEF ; et de ne pas relancer, une énième fois, le débat sur la sélection à l’université. Jeudi 30 juin, à l’occasion de l’examen du projet de loi égalité et citoyenneté à l’Assemblée nationale, ils ont décidé de supprimer l’extension du dispositif des « meilleurs bacheliers » aux filières en tension de l’université.

Le dispositif des « meilleurs bacheliers », initialement des « bacheliers méritants », garantit aux 10 % des meilleurs élèves de chaque lycée d’accéder à des places en filières sélectives, comme les BTS, DUT ou prépas. Après une expérimentation en 2014, le dispositif a permis en 2015 à près de 2 000 jeunes d’accéder à une filière sélective.

L’article 19 du texte présenté au Parlement par l’exécutif prévoyait d’étendre le dispositif aux filières universitaires « en tension », en réservant à ces élèves jusqu’à 15 % des places en Staps, psychologie, droit ou encore médecine. Pour ces filières fortement demandées, dont certaines finissent par départager les candidats trop nombreux par tirage au sort, on ne parle pas de filières sélectives, mais de filières « à capacités d’accueil limité ».

En étendant son dispositif, le ministère souhaitait, selon ses mots, « lutter contre l’autocensure dans les choix d’orientation des lycéens » et « favoriser la réussite du plus grand nombre dans l’enseignement supérieur ». Le second alinéa de cet article prévoyait, à résultats au bac identiques, de donner la priorité aux « meilleurs bacheliers » boursiers. […]

Il faut dire que cette extension aurait touché à l’un des tabous, et totems, de l’enseignement supérieur à la française, et de ses représentants : « Le principe de libre accès des bacheliers à l’enseignement », autrement dit la non-sélection à l’entrée en L1, principe déjà bien mis à mal par la pratique du tirage au sort dans les filières en tension. […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux