Ayoub, Younès, Lemisse… Des centaines d’enfants ont été les témoins des perquisitions administratives menées au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.
Il se poste devant son lit-mezzanine et fait semblant de braquer une arme dans cette direction. « Le policier du RAID m’a visé comme ça, montre Ayoub en s’immobilisant. J’ai eu peur de mourir. » Pourtant, durant ces quelques minutes, le petit garçon n’a ni crié ni pleuré. Assis dans son lit, sans dire un mot, il a levé les mains en l’air, « comme à la télé ».
Cela fait désormais plus de sept mois que les hommes en noir sont repartis de l’appartement niçois, mais Ayoub se souvient de chaque détail de la perquisition qui l’a tiré de son sommeil, le 18 novembre 2015, à 4 h 20 du matin, dans le cadre de l’état d’urgence. Allongé dans le couloir menant aux chambres des enfants, poignets menottés, Anis, le père, a assisté à cette scène par l’encadrement de la porte. « Il a seulement 9 ans, c’est un enfant », a-t-il tenté de dire aux hommes du RAID chargés de sécuriser les lieux.
Il étouffe ses larmes en évoquant ce moment où il s’est senti impuissant à protéger son fils. Pire que le coup de bouclier au visage qu’il venait de recevoir. Pire que son assignation à résidence, qui l’aura contraint, plus de six mois durant, à ne pas quitter Nice et à pointer deux fois par jour au commissariat. Sous les yeux de ses enfants. Et sur la base de simples soupçons à son encontre.
Comme Ayoub et ses quatre petites sœurs, dont la dernière est âgée de 11 mois, plusieurs centaines d’enfants ont été les témoins – et les victimes indirectes – des 3.594 perquisitions administratives menées partout […]
Merci à oxoxo